Déjà un mois que le mouvement a commencé - ou essayé de commencer. Déjà trois dates, et une quatrième se profile. Et loin d’être la dernière, car du mouvement on observe une volonté perpétuelle de ne pas s’enfermer dans les cadres qui le traversent : refus de sa tentative de mise au pas et en ordre par le gouvernement, refus de sa tentative d’institutionnalisation par Mélenchon et son parti, refus d’être le simple bis du printemps 2016.
Et le 10 octobre en est l’incarnation, pour la première fois depuis dix ans, l’intégralité des syndicats appelle la fonction publique à descendre dans la rue, à faire grève. Les transports aussi - les routiers, la SNCF, la RATP, les contrôleurs aériens, etc. Le 10 octobre apparaît donc comme une date centrale, celle d’un basculement vers un mouvement qui veut s’inscrire dans la durée - s’épaissir. Et d’autres secteurs se greffent à cet appel dans la volonté d’en faire une date inter-professionnelle et inter-luttes, mais surtout de se mettre en route pour bloquer l’économie. Alors à nous de le rejoindre, de le faire et le défaire, dès le 10 et au-delà.
Ordonnances, loi travail XXL, suppression des emplois aidés et de 120 000 emplois dans la fonction publique, réforme de l’APL et de l’ISF, loi d’entrée de l’état d’urgence dans le droit commun, « plan asile » d’accélération des expulsions de migrants, mise en place d’un service national universel, sélection à l’université - la liste est longue et loin d’être exhaustive, mais rarement il fut si urgent de faire mouvement. Rarement une telle accumulation de réformes ultra-libérales, liberticides et rétrogrades furent là, ensemble, en même temps. Mais dorénavant, il nous semble clair qu’il n’est plus simplement question de défendre des acquis sociaux, mais de se confronter au système qui permet et simplifie l’exploitation des travailleurs, isole nos colères, légitime un racisme étatique qui s’en prend aux migrants et aux habitants des quartiers, appauvrit les jeunes qui étudient et poussent à la confrontation plus qu’à la solidarité en jouant sur la méritocratie, bref, un système qui se veut par nature oppressif et hiérarchisant au nom de la logique – raison économique. Alors à nous de réagir, d’agir en réaction. A nous toutes et tous de proposer un point d’inflexion, une autre diagonale.
Nous appelons ainsi toutes les franges de la jeunesse, des lycéen.ne.s et des étudiant.e.s aux chômeur.euse.s et aux travailleur.euse.s à continuer le début, à manifester, et à libérer du temps pour se mobiliser autant qu’il le faut et le faudra. Nous appelons donc les lycéen-ne-s :
- à bloquer leur établissement le mardi 10 octobre.
- à prendre la tête de la manifestation de la fonction publique de 14h place de la République (à confirmer).
- à s’organiser localement au sein de leur lycées (assemblée générale, occupation...).
- à se joindre au personnel mobilisé de leur établissement - professeurs, AED, ATOSS, etc.
Face à la destruction de nos vies présentes et futures, prenons la rue !
Comité d’action Lycéen