10 novembre : premier « bal des malfaiteurs » en soutien à Bure

Suite au récent appel à organiser partout des « bals des malfaiteurs », les soutiens franciliens de la lutte antinucléaire de Bure vous invitent samedi 10 novembre à 17h à un rassemblement festif, Place de la Réunion dans le 20e. Vin chaud et chansons seront au rendez-vous. Apportez des gâteaux à partager, des instruments de musique, des banderoles !
Et pour continuer la soirée, retrouvons-nous pour faire la fête à partir de 20h, en musique, à l’Echarde (19 rue Garibaldi, Montreuil). Les sous récoltés seront reversés à l’anti-répression de Bure pour financer les frais de justice. On vous attend !

Retrouvez l’appel national ici

Il était une fois...

En la lointaine Lutèce aussi, les affaires des forêts meusiennes avaient fait grand bruit...
« Quoi ! disait-on de Nantuerre à Monstrueil et de Sainct-Dionys au Mont-Rouge, est-ce être malfaiteurs que de s’assembler pour éviter que d’un bois l’on fasse une décharge pestilentielle ? Et regarderons-nous sans mot dire nos camarades passer entre les mains inquisitrices de l’Atomique Royaume ? Rassemblons-nous, que diable ! ». Et d’autres de surenchérir : « Je suis venue plus souvent qu’à mon tour en la lointaine Lorraine pour leur prêter main forte, pour un un jour ou une semaine : si c’est malfaire, eh bien j’en suis ! ». D’autres encore : « je n’y suis guère allé, mais j’ai lu les nouvelles et mon cœur a battu chaque fois : j’en suis ! ».
Tous et toutes se passaient le mot à l’oreille : le 10 novembre aurait lieu un grand bal. Il en venait de partout, certaines un peu sorcières, d’autres un peu brigands, qui la fleur au fusil et qui l’épée au flanc… On interpellait les passants. La foule grandissait.

Quand les verres furent pleins, un serment fut prêter de n’être pas les prochains sur la liste des zêlés magistrats de l’ordre. On but avec plus ou moins de raison et l’on dansa fort tard au lieu-dit l’Echarde. C’est alors qu’au plus noir de la nuit, un inconnu qui portait un masque de chouette s’avança la lyre à la main et entonna sa chanson, sur l’air de la Canaille qui réjouissait tant les oreilles orphelines de la Commune :

A qui aide des inconnus
A traverser une montagne
On promet d’être prévenus,
Inculpés, jugés, mis au bagne
 :
10 ans pour être solidaire,
A Briançon, oui mes amis !
Si c’est malfaire…
eh bien j’en suis !

Qui s’en va par-delà le Rhin
Dire à tous les rois de ce monde
Que leur Empire ne vaut rien
Quand la misère nous inonde,
On le capture, on le transfère
Dans une geôle en Germanie

Si c’est malfaire…
eh bien j’en suis !

Celles et ceux qui en Lorraine
Ont brisé un mur en béton
Tordu cette grille vilaine,
Voudrait-on les mettre en prison ?
Ils ont bien fait d’être en colère
Car l’atome, on le sait, détruit :
Si c’est malfaire…
eh bien j’en suis !

On leur a dit : « ne parle pas
A ceux qui étaient tes amis ;
Nous écouterons où tu vas,
ce que tu fais, ce que tu dis »
Pourtant être libre sur terre,
N’est-ce pas là le paradis ?
Si c’est malfaire…
eh bien j’en suis !

Et nous quand nous partons joyeux
A Bure, à la ZAD, à Roybon,
ou à Saint-Victor-et-Melvieu,
à la Plaine ou à Briançon,
Même si l’on jette une pierre,
Nous traitera-t-on de bandits ?
Si c’est malfaire…
eh bien j’en suis !

Localisation : Paris 20e

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