Vague de migrants sans précédent ?

Le grand remplacement, le tsunami migratoire, l’invasion, la déferlante sans précédent de migrants qui submerge l’Europe… c’est l’arrivée de 100 000 réfugiés cet été.

Depuis un an, c’est au grand maximum quatre fois plus.
C’est énorme, parait-il. Ce flot de pauvres va faire couler l’économie d’une Europe austère qui explique au monde entier depuis des dizaines d’années que c’est elle qui paye pour les autres.

Cette Europe de l’ouest riche et obèse qui a colonisé en continu et pillé les ressources des autres populations représente au bas mot 400 millions d’habitants.
100 000 réfugiés pour 400 000 000 de citoyens, cela représente un grand remplacement estival de 0.025% de la population européenne.
Si on écoute les plus alarmistes, la vague atteint les 0.1%, soit la croissance de la France : c’est dire à quel point elle est dérisoire.

Pour envahir un pays ou un continent, il faut des troupes, beaucoup. Le grand jeu des droites nationales est de comparer systématiquement l’immigration à l’occupation hitlérienne : la France serait occupée et envahie par des hordes venues la coloniser.
Au plus bas de ses effectifs et avec sa logistique, les troupes hitlériennes étaient fortes de 4 722 000 soldats. Les migrants (hommes, femmes et enfants) qui débarquent dans des conditions précaires depuis le mois de juillet représentent 2,12% des effectifs de la Wermacht de 1939.

Au début des années 30 en pleine crise économique, la France, qui compte alors un peu plus de 39 millions de français, accueille plus de 800 000 italiens fuyant le fascisme (parce que le fascisme c’était la misère pour les classes populaires) : 800 000 pour 39 000 000 sur un petit territoire c’est plus proche d’une invasion, non ?
Moralité, on ne parle pas italien en France.
Durant de longues années, il était de bon ton de se foutre de la gueule des « macaronis » qui venaient bouffer le pain des français.
Aujourd’hui c’est la mode d’appeler ses gamins Enzo ou Lea, et tout le monde dit « ciao ». Quoiqu’il s’agisse d’un des flux migratoire les plus importants, contrairement à ce qu’expliquaient les nationalistes des années 30, les « ritals » n’ont ni défiguré ni ruiné la France.

(...)

En France, la soupe est grasse et on tente de faire oublier que les conflits qui amènent les migrants ont pour origine le pillage qui permet à ces braves Français qui ne veulent pas payer pour les autres de manger du chocolat pas cher, d’avoir des téléphones portables dernier cri tout en faisant tourner le CAC40. Chacun pour sa gueule, on se plaint de payer trop d’impôts quand on gagne bien sa vie et on ne veut pas cotiser pour les malades quand on est en bonne santé.

L’arrivée des migrants est gérée par des associations, des syndicats, des militants et des personnes de la vie de tous les jours parce que la solidarité n’est pas privatisable ou à but lucratif.

La réaction que suscitent les migrants est révélatrice de la manière dont les différentes classes sociales perçoivent les pauvres.
En France, une majorité de la population adhère au consensus idéologique que proposent les classes dominantes : pas besoin de lutter contre la misère, les pauvres peuvent être refoulés, parqués ou éliminés.

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