- Avignon, au Lycée Mistral, des flics sont déployés afin de contrôler l’application de l’interdiction des abayas.
- Nanterre, au lycée Joliot-Curie, proviseur, médiateurs de la ville, la police et des membres de l’équipe municipale veillent au grain : deux élèves en robes longues ont été expulsées.
- Lyon, une élève sortie de sa classe car elle portait un jean large et un kimono noir ouvert.
- Roubaix, une élève vêtue d’une tenue noire, un pantalon et une veste, a été exclue pour la couleur de sa tenue.
Photo de l’article Délire vestimentaire, publié sur Contre Attaque
Selon plusieurs déclarations, notamment de proviseur.es et autres personnel.les de l’éducation nationale, les couleurs crème, noir et vert foncé sont associées à l’islam, voire à l’extrémisme et permettent de justifier des exclusions, en réalité, abusives et basées sur le délit de faciès. Ces positions sont renforcées par le discours récent de Macron qui associe « abaya » au meurtre de Samuel Paty. Propos non seulement dangereux mais ouvertement islamophobes, le président français instrumentalise l’assassinat d’un enseignant afin de diaboliser des vêtements lorsque portés par des personnes perçues musulmanes.
- Ici la déclaration d’une mère et sa fille exclue pour son kimono couleur crème à la rentrée de 2023
- Ici, une vidéo qui date de juin 2023 où une jeune fille raconte le harcèlement qu’elle subit par son école, « justifié » par la longueur et les couleurs de ses tenues, associées à l’islam.
Si certaines étudiantes sont refusées à la porte de leur école à défaut d’oter leurs tenues, d’autres sont autorisées à entrer, puis, sont mises à part dans des salles et reçues par les proviseur.es et directions afin d’être interrogées ou accusées de porter un message politique ou religieux par leurs choix vestimentaires. Au-delà du législatif et du respect des libertés individuelles, un relan immonde de colonialisme.
L’obsession de la frAnce pour les corps des femmes musulmanes puise ses racines dans son passé colonial.
« La france, lorsqu’elle colonise l’Algérie, essayera par tous les moyens de dévoiler les femmes musulmanes. Non pas pour les aider à s’émanciper, mais parce qu’il s’agissait d’une stratégie de déstabilisation de la société Algérienne et d’une faille militaire à exploiter.
L’émancipation des femmes musulmanes, rurales à plus de 80%, était une axe de bataille du 5e Bureau de l’état-major de l’armée qui multipliait les initiatives sur le terrain (...) Plusieurs cérémonies de "dévoilement des femmes" auront lieu en Algérie pendant la guerre sans réel succès auprès des masses... Le voile porté par les femmes en france est, aux yeux de l’institution, l’échec le plus cuisant de sa quête civilisatrice. » Widad Ketfi, journaliste.
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