Texte lu à l’AG de Rennes II du jeudi 13 novembre

Il y a déjà deux semaines, Rémi Fraisse est délibérément abattu par un gendarme avec l’une des nombreuses grenades offensives lancées sur la ZAD du Testet.
Il ne s’agit ni d’une bavure, ni d’une exception, mais l’aboutissement d’un dispositif mis en place depuis plusieurs mois par les forces de l’ordre face à la montée de l’opposition contre le barrage de Sivens.

Pendant les deux semaines qui ont suivi, malgré les appels au calme, la dissociation des organisations citoyennes, les mensonges de la préfecture et du gouvernement, et le délire médiatique contre les figures fantasmatiques du casseur et du djiadiste vert, les rassemblements se sont multipliés en France.
A Rennes, le lendemain de l’annonce de son meurtre, 300 personnes se sont réunies spontanément pour un hommage autour d’un feu devant l’hôtel de police, aux cris de « la prochaine fois, ce sera le commissariat ».

Le jeudi suivant, malgré les fouilles devant l’université et la fermeture du métro, c’est encore un cortège de 400 personnes qui a défilé depuis la dalle Kennedy et s’est affronté aux policiers qui bloquaient en nombre l’accès au centre ville.
D’autres manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes, Nantes, Toulouse, Albi, Paris pour ne citer que les plus massives.
Chaque fois, les policiers et les vitrines attaquées étaient autant de marques de la colère et du désir de vengeance qui parcouraient ces rassemblements.

La réponse des préfectures a été celle de l’assiégé qui défendrait les centres villes face aux hordes de marginaux ou de barbares sortis des quartiers, en systématisant les interdictions, les contrôles et les fouilles préventives, et en y deployant d’énormes bataillons de flics en armure.
Ces mesures n’ont pas empêché une nouvelle manifestation de se tenir samedi dernier dans l’hypercentre de Rennes, où 400 personnes ont bravé l’interdiction et baladé des centaines de policiers et un hélicoptère pendant près de trois heures, en débordant et en faisant parfois reculer les lignes de CRS et de BACs qui tentaient de maîtriser le cortège.

Ne soyons pas dupes.
Si ce rassemblement a été un succès éclatant malgré son interdiction, que les flics se tenaient à distance voire reculaient devant des manifestants à visage découvert sans qu’aucune attaque sérieuse ne leur soit portée, que les boutiques et les stations de métro fermaient sur le passage de personnes sans armes, c’est précisément que les manifestations précédentes assumaient une intensité et une violence politique réelles contre les forces de l’ordre, les institutions et et les entreprises.
Ici, les gens qui ont participé et organisé tous ces rassemblements sont les mêmes. Ce qui s’est passé à Rennes est la preuve en actes de la stérilité de l’opposition entre pacifiste et casseur, largement entretenue par les médias et des organisations dépassées par la situation.

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