Face à l’inquiétant recul des libertés individuelles et collectives, syndicales, d’opinion ou de réunion, l’Action Antifasciste Paris-Banlieue se joint au grondement des protestations qui partout s’élèvent.
Suite aux dramatiques événements qui ont endeuillé Paris vendredi 13 novembre, le gouvernement a décrété l‘état d’urgence ainsi qu’une série de mesures coercitives, dont l’interdiction de manifester sur l’ensemble de l’Île-de-France et d’autres régions comme le Limousin sur instruction du ministère de la défense. A deux jours de l’ouverture de la COP21 qui se tient au Bourget du 29 novembre au 12 décembre, il paraît tout à fait évident que l’État cherche à taire toute contestation en tirant de manière abjecte le bénéfice des événements tragiques du mois de novembre pour justifier un déni de démocratie manifeste par la mise en place de mesures répressives à l’égard notamment des mouvements sociaux ou de solidarité.
Pour rappel, dimanche dernier, plusieurs centaines de personnes ont défilé entre les places de la Bastille et de la République, bravant l’interdiction d’une manifestation de solidarité avec les migrants et dénonçant les mesures liberticides liées à l’état d’urgence. À la suite de cette marche, la préfecture de police a fait savoir qu’elle avait transmit au parquet de Paris une liste de 58 personnes ayant participé à cette marche et qui par conséquent auraient violé le décret préfectoral s’exposant alors à une peine de six mois d’emprisonnement. Plusieurs personnes ont par la suite été convoquées par la sûreté territoriale, certaines d’entre elles placées en garde à vue allant même jusqu’à un déferrement pour une comparution immédiate justifiée par « un acte de rébellion » et des violences imaginaires. Dans le même temps, des policiers perquisitionnaient plusieurs squats de la région parisienne, soupçonnés d’êtres en lien avec des mouvements d’opposition à la COP21. Deux personnes [1] ont par ailleurs été assignées à résidence pour toute la durée de la conférence.
Ce jeudi 26 novembre, la police a violemment réprimé une tentative de blocage lycéen qui devait par la suite converger avec une manifestation étudiante opposée à la COP21 place de la Nation. Le soir même l’université Paris-Diderot (Paris 7) a fait savoir que la préfecture avait ordonné la fermeture de la faculté jusqu’en fin de la semaine pour éviter un « risque d’occupation ». Une semaine d’information et de débats sur la COP21, « même pas COP », y était organisée de longue date par un collectif étudiant. Nous ne comptons plus les tentatives d’intimidations et les pressions orchestrées à l’encontre des mouvements sociaux. L’heure est à l’unité des luttes, nous devons créer un réseau de solidarité pour lutter contre la répression, et nous nous devons de continuer à nous mobiliser malgré la volonté de nous faire taire. Ce week-end débutera à Paris la fameuse COP 21. D’importantes mesures ont été prises pour « assurer la sécurité » de celle-ci. Le gouvernement à fait savoir que la Marche pour le climat qui devait avoir lieu ce dimanche à Paris était interdite. Malgré cela, de nombreux appels à braver l’interdiction ont été diffusés, dans nos rues et sur les réseaux sociaux. Nous sommes déterminés à ne pas nous laisser faire, et c’est pour cela que nous appelons toutes les personnes se sentant concernées par la situation actuelle à se mobiliser contre cette mascarade des gouvernements du monde entier, qui ont détruit ce monde et qui prétendent aujourd’hui en être les garants. Nous nous joignons à l’appel de l’assemblée parisienne contre la COP 21 pour assurer une présence anticapitaliste ce dimanche 29 novembre dans les rues de Paris.
Rendez-vous dimanche à 12h Place de la République !