C’est en tant que participant aux manifestations du mouvement en cours des "Gilets Jaunes" que je me suis rendu à l’assemblée d’Ivry-Sur-Seine ce dimanche 13 janvier.
Ce que j’ai pu y voir est écoeurant.
Dès le début, le déroulement de l’assemblée semblait déjà ficelé : l’ordre du jour était fixé à l’avance, et les propositions déjà prêtes à être "votées".
Il s’agissait déjà d’une première surprise pour moi qui pensait que ce mouvement permettait justement la libre expression de chacun et l’organisation collective de la prise de parole.
Par ailleurs, la tenue de l’assemblée a été assurée du début à la fin par une seule personne, qui, renseignement pris, est membre de l’ARS-Combat, une secte trotskyste qui défend un certain nombre de positions réactionnaires.
Ce fait est important car il explique en partie pourquoi cette assemblée semblait guidée sur des rails, mais aussi pourquoi toutes les propositions étaient connues d’avance : SMIC à 1800 euros, embauche de tous les chômeurs... Tout le programme de l’ARS-Combat.
Programme auquel a été ajouté la fameuse proposition du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) ! Ces messieurs ne doivent pourtant par ignorer que cette proposition est suggérée en permanence aux gilets jaunes par des mouvements d’extrême droite, puisqu’il est initialement le cheval de bataille d’un certain Étienne Chouard, personnage que seuls les malhonnêtes et les dupes diront qu’il est progressiste. Les organisateurs de l’assemblée ne doivent probablement pas ignorer non plus qu’un tel projet ne changera rien à notre condition d’exploité, et qu’il servira même contre nos intérêts. Tout ceci explique peut-être pourquoi la page Facebook et le compte Twitter des Gilets Jaunes du 94 relaient sans problème des articles du site nauséabond fdesouche.
Au-delà de cette comédie démocratique, j’ai pu assister à l’intervention d’un certain nombre de responsables syndicaux. Ceux-ci ont principalement déplorés le fait que ce mouvement n’ait pas de représentants et qu’il refuse d’en avoir. Ils se sont donc réjouis de voir cette « plateforme » émerger pour pouvoir élire des représentants et commencer les négociations.
Suite à cela, ces intervenants, qui se sont refilés le micro de mains en mains, ont annoncés qu’ils prenaient des rendez-vous avec d’autres responsables syndicaux pour qu’ils appellent à la grève, je cite, « dans leur secteur ».
Alors même que les syndicats font tout pour que rien ne se produisent dans les entreprises et la fonction publique depuis le début de mouvement (et même bien avant !), ces nuisibles voudraient encore nous faire croire que nous devons leur faire confiance. Ils nient pourtant une évidence : ce mouvement a montré que plus personne ne pouvait supporter leurs magouilles et leur complicité avec le patronat.
Et pour couronner le tout, j’ai pu aperçevoir l’arrivée de Mathilde Panot, députée de la France Insoumise, chaleureusement accueillie par les participants. Pour rappel, Mathilde Panot est une des personnalités qui a accouru à la table d’Édouard Phillippe lorsqu’il a appelé à la rescousse tous les partis de France afin de calmer la situation. On dirait bien que cette députée veut mettre en pratique les recommandations du gouvernement… à savoir tenter de s’incruster dans un mouvement qui rejette majoritairement les pique-assiettes et les sangsues dans son genre !
Accepter de telles personnes dans une assemblée de gilets jaunes est un vrai scandale ! Ceux-là même expulsent des gens dans le besoin dans les villes où ils sont au pouvoir. Ce sont ceux qui nous pressurent dans les collectivités locales, qui nous dénoncent à nos patrons dans les entreprises, qui nous font du chantage au logement, ils ne devraient pas avoir leur place parmi nous ! D’autres gilets jaunes ont montrés comment il fallait procéder avec ceux-là !
Autre chose, les organisateurs avaient l’air très intéressés par l’Assemblée des assemblées proposées par l’appel de Commercy. Espérons que les participants de cette assemblée auront eu vent de l’imposture que représente une telle délégation...