Sylvie, 4 ans de prison : « Il y a toujours des hommes violents autour des femmes détenues »

Un entretien à lire sur le blog de l’OIP Passés par la case prison, dans le cadre de la campagne « Ils sont nous » : « parce que la prison n’arrive pas qu’aux autres, des anciens détenus racontent comment elle est arrivée dans leur vie ».

Sylvie a passé plus de quatre ans en détention pour avoir fait passer à son compagnon du matériel pour s’évader, dont des explosifs et une arme.

Leur relation a démarré alors qu’il était déjà incarcéré pour une longue peine. Ils ne se sont vus qu’au parloir, chaque week-end, et ont eu un enfant en 2007. Elle sait qu’il veut s’évader, elle finira par l’y aider, et connaître à son tour l’emprisonnement.

Libérée depuis quelques mois, elle veut sensibiliser à la cause des femmes détenues, souvent stigmatisées et isolées.

Est-ce que vous aviez pensé auparavant que cela pourrait vous arriver d’avoir affaire à la police, la justice, la prison ?

En prison, j’ai vu beaucoup de femmes incarcérées pour des délits mineurs. Cela m’a fait comprendre que j’étais souvent passée à travers les mailles du filet, peut-être du fait de ma condition, de ma couleur... Car je faisais moi aussi des bêtises, comme conduire sans permis.

Je connaissais aussi beaucoup de personnes qui avaient fait de la prison. Mais c’est un peu comme la drogue, tant que tu ne l’as pas vécu toi-même, tu ne te rends pas compte.

J’avais aussi connu la violence d’un homme. Or, tu ne rencontres en détention que des femmes qui ont subi de la violence, soit dans leur enfance, soit plus tard avec un homme. Il y a toujours des hommes violents autour des femmes détenues. Et elles viennent de tous les milieux.

[...]

Ce n’est pas possible pour moi d’occulter, je vois aujourd’hui beaucoup de filles que j’ai connues en détention. Je ne suis pas d’accord avec cette idée selon laquelle les femmes auraient une détention moins dure que les hommes : elles sont souvent plus stigmatisées et bien plus isolées.

Aucun homme ne vient les voir, alors que les mecs détenus ont souvent une femme qui les attend. Les détenues, elles ne sont soutenues que par leurs mères et leurs sœurs. Elles sont encore plus montrées du doigt pour leur affaire, à cause de l’image de la femme. Alors qu’en fait, elles ont très souvent été victimes de violence à la base.

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