Saeed a été emprisonné et torturé par les autorités de la République Islamique d’Iran en raison de ses croyances et ses activités politiques et religieuses. Été 2016, Saeed a fui la répression et la discrimination en Iran et a pris la route de l’Europe à la recherche de sa liberté. Après avoir traversé plusieurs pays européens, il arrive en France début de mars 2017.
« J’avais beaucoup entendu parler du respect des Droits de l’homme en France, mais lorsque je suis arrivé ici, j’ai été traité de la pire des manières, il n’y a eu aucune trace de Droits de l’homme, je n’ai connu que l’injustice. J’ai seulement espoir dans la solidarité populaire, qu’elle me sauve du danger qui me menace » dit Saeed.
Cela n’a pas empêché les autorités françaises de l’arrêter et l’emmener en centre de rétention. L’État français a décidé, malgré les dangers qui l’attendent dans son pays d’origine, de déporter Saeed en Grèce où il risque des maltraitances et un emprisonnement, ou d’être renvoyé en Turquie et puis en Iran.
Depuis 2011, l’Union Européenne interdisait d’appliquer le règlement Dublin pour la Grèce, considérant que les conditions sur place ne permettait un traitement correct des demandeurs d’asile. Au moment où les suicides et les automutilations de migrants se multiplient dans cet archipel de centres de rétention, elle a décidé d’autoriser à nouveau les expulsions. Ce dont ne manque pas de profiter l’État français.
Saeed est enfermé depuis le 13 mars 2017. Sans surprise, les juges, soumis à l’impératif de "gestions des flux migratoires" l’ont prolongé.
Mais face à ce traitement arbitraire systématique, il y a parfois des victoires. Il y a 10 jours, Farhad, exilé afghan était libéré après avoir résisté par 3 fois à son expulsion en Norvège. Le lendemain, il marchait contre le racisme.
Saeed a déjà refusé d’embarquer dans le vol qui lui a été réservé par les autorités françaises le 22 mars. La police française a prévu un autre vol pour lui le jeudi 30 mars à 9h40 en destination d’Athènes. Cette fois, Saeed va être escorté par les policiers pour être renvoyé de force.
La seule voie possible pour empêcher cette déportation, sera la résistance des passagers et des personnels de vol, leur refus devant le fait qu’un déporté, un embarqué par force, soit à bord.
Nous vous appelons à être nombreux-eses ce jeudi, à 7h, Aéroport Charles de Gaulle (Terminale 2F) pour avertir les passagers et les personnels de vol, pour montrer notre solidarité avec Saeed et pour empêcher ces discriminations à la liberté de circuler et de s’installer.