Retours sur la manif du 21 février à Toulouse

Un retour très critique et un bilan des conséquences de la manifestation du samedi 21 février à Toulouse publié sur Iaata.info.

Retour partial sur la manif du 21 février à Toulouse

Il faut s’arrêter deux secondes sur la stratégie anti répression mise en place. Alors que très peu de tracts circulaient dans la manifestation, peut-être deux ou trois, l’un récapitulait les précautions à prendre en cas d’arrestation. Comme si la fin de la manifestation était prévue à l’avance : il y aurait un certain nombre d’arrêté.e.s et nous ne pouvons rien faire d’autre que d’organiser la solidarité (pas la défense).
Si une telle organisation est louable, il y a quelque chose de dérangeant ici. La solidarité dans le cortège, la pratique de la désarrestation, la coordination des actions doivent permettre de minimiser la casse. La nécessaire organisation contre la répression ne peut être à ce point dépolitisé et faite de petite routine.
Un des thèmes de la manifestation, comme celles de novembre, était justement les violences policières. Or ,où et quand s’organiser contre ces dernières si ce n’est dans des moments collectifs de lutte comme ceux-ci, en étant solidaires les un.e.s des autres, attentifs à ces même pratiques violentes de la police et en y faisant face en bloc ?
Ici nous ne sommes pas dans le contexte d’une manif qui « dégénère », mais dans celle d’une manif préparée en vue de l’affrontement, en tout cas par un nombre suffisant de personnes pour que cette dimension soit discutée.
Comment sortir d’un fatalisme qui réduit par la suite à compter les arrêté.e.s, aligner les mandats, faire des concerts de soutien pour les amendes et les avocat.e.s ?
Il est clair que le bloc n’a pas fonctionné comme une partie de la manifestation sur laquelle il était possible de compter mais comme un élément séparé, trop vite dispersé. Les 20 bacqueux présent.e.s ont suffi à maîtriser, canaliser et finalement disperser l’ensemble de la manifestation. Le ridicule de la situation prêterait à rire s’il ne fallait pas assurer derrière la solidarité minimum avec les enfermé.e.s. [9] La préfecture annonce via La Dépêche 16 arrestations pour « bris de vitrines et des violences sur des policiers avec armes par destination » cela peut amener à des peines lourdes, on espère que ce ne sera pas le cas mais on ne voit pas bien ce qui est mis en place pour que ça n’arrive pas.

Lire la suite sur Iaata.info

Les conséquences du 21 février à Toulouse

Commençons donc par une citation du Figaro : « Me Hélène Pronost [L’avocate de Vincent], s’est interrogée : "C’est une peine très sévère. Il paie pour le climat général ?" » Un jeune de 19 ans, employé à la Mairie en CDD, identifié uniquement par son jogging blanc, qui prend 6 mois fermes pour outrage et jet de projectiles vers les forces de l’ordre, sans aucune preuve matérielle, ni dommage corporel, ce n’est pas de la sévérité mais de l’acharnement.
Souligner son œil au beurre noir à l’audience relève presque de l’anecdote, et ça en devient révoltant.

Sévère et incohérent, comme la décision d’envoyer un homme alcoolique (et très alcoolisé au moment des faits) en prison pour 6 mois, sous prétexte qu’il n’a pas de domicile fixe, et qu’aucune mesure de contrôle judiciaire n’est donc envisageable.
En aucun cas, le tribunal ne se sera penché sur l’état de santé du prévenu, au chômage, qui vivait actuellement à la ZAD du Testet, le carricaturant comme marginal, et désignant ainsi un coupable face à la Partie Civile commerçante.
Il aura été identifié comme l’auteur de dégradations grâce aux vidéos trouvées sur Youtube durant la GAV, le Proc peut donc remercier les journalistes et manifestants you-entubeurs qui publient des vidéos de débordements, sans montage ni floutage préalable.

La suite sur iataa.

Mots-clefs : meurtres de la police | Testet

À lire également...