Après avoir visité le centre une délégation d’entre eux remettait en question les conditions d’accueil (saleté, mobilier pas adapté) dans ce lieu de soin pas adapté aux réfugiés et notait que ces conditions étaient non conformes avec les promesses qui leur avaient été faites par la mairie. Après en avoir fait part aux responsables du centre cette délégation est remontée dans le bus pour en avertir les autres migrants et tout le monde est resté là dans le bus croyant qu’une autre solution était cherchée, c’est ce que les dits responsables avaient indiqué. Cette solution est en fait venue sous forme de gyrophares : pas moins d’une dizaine de civils et de 40 flics en uniforme qui ont arrêté 3 migrants qui apparaissaient sans doute comme étant des porte-paroles et qui ont été emmenés au commissariat de Nanterre.
Là, ils ont été interrogés. Les policiers leur ont notamment demandé depuis combien de temps ils étaient en France, combien ils avaient payé leurs passeurs et par où ils étaient arrivés pour arriver en France. Ils leur ont aussi affirmé qu’une plainte avait été déposée par les organismes de bienfaisance et que ces même organismes charitables les avaient alertés sur le fait qu’ils étaient des passeurs. Au bout de quelques heures, 2 des 3 personnes arrêtées ont été relâchées sur ordre du procureur mais la 3e est restée au commissariat sans que ses camarades sachent pourquoi. Cette 3e personne s’appelle Hassan et est de nationalité soudanaise.
Le commissariat de Nanterre ne veut pas donner de ses nouvelles par téléphone. Peut-être parmi vous d’autres arriveront à avoir des réponses quand à la situation d’Hassan : le numéro du commissariat est le 01 55 69 46 50. En attendant demain d’avoir plus de nouvelles et de s’organiser pour qu’Hassan soit libéré et que les 3 intègrent un hébergement digne de ce nom au plus vite, on constate que décidément la question des conditions d’hébergement des migrants est extrêmement sensible. En effet, il y a un mois, 4 personnes se sont retrouvées privées de liberté pendant 66 heures (48h en garde à vue et 18h au dépôt) pour avoir répondu à un appel à soutien de réfugiés hébergés dans un centre Emmaüs du 14e arrondissement. Nous ne pouvons pas accepter que la moindre revendication ou la moindre solidarité pour obtenir des conditions de vie dignes et pas au rabais soit étouffée à coup de matraque, d’enfermement et courroux justicier.