Nous partîmes cinq cent, nous arrivâmes des miliards. C’était la Vélorution planétaire... Donc bon au niveau de la chiffrologie on n’est pas certains mais je crois que ça correspond pas trop mal.
Euh sinon, alors comment c’est passée la journée ?
Bah c’était le matin, il faisait frais mais il faisait tellement beau qu’on était bien contents d’être en vélo. Et puis à un moment donné on est arrivés à côté du Grand Palais, le « Big Palace » là...
C’est une « red zone » tu vois, « something like this ». Et il y avait comme un cordon en face de nous. Des mecs en bleu, en noir, avec des casques et des bâtons. « They stopped us ». Et ils nous ont dit qu’on pouvait repartir mais pas continuer à avancer. Alors bah ça tombe bien, il fallait bien qu’on tourne à un moment... donc on a fait un grand virage. Puis après dans les rond-points on a fait pareil que dans les virages, parce qu’un rond-point c’est plusieurs virages qui s’enchaînent et qui font un cercle... Il faut dire ce qui est hein, c’est un « round about »...
Puis il y en a dans les voitures qui s’énervaient parce qu’ils disaient : « Nous on travaille ». Bah nous mon gars on a pas que ça à foutre de travailler, on a des trucs plus importants à faire ! Alors eux, il a fallu qu’ils accélèrent dans leurs voitures pour nous montrer que leurs voitures c’est du travail, et pis que la planète ils n’en ont rien à foutre et qu’ils voulaient juste passer parce qu’ils étaient pressés. Nous on leur a dit : « Bah écoutez, c’est la vélorution, c’est un nouvel état d’urgence qui est climatique ! ». Alors bon, y en a qui ont continué à s’énerver et d’autres ils sont restés calmes et nous on a continué à faire des tours de rond-point. Pas grand chose de très grave finalement...
Il faisait beau, il y avait des vélos, des voitures autour, des motos, des policiers derrière, qui nous gardaient très, très bien, il faut le dire, et puis qui calmaient les gens qui s’énervaient.
C’est pas parce qu’on a des vélos qu’on est pacifiques... Il y a des fois on est obligés de se battre dans les rues, sur nos vélos, dans les couloirs à bus par exemple, parce qu’ils sont gros eux les autobus et pas nous.}
Et puis comme ça tranquillement, on est arrivé jusqu’au marché de Montreuil là, le marché alternatif. Ouh il est très bien ce marché ! Et du coup là haut, on a dansé un petit peu parce qu’on n’avait pas trop envie d’acheter des trucs nous, même des trucs alternatifs. Alors on a dansé parce qu’il y avait aussi beaucoup de musique dans cette Vélorution planétaire, et des slogans aussi.
Et maintenant on va faire une « Bike war », cette après-midi. C’est comme un match de vélo, pour savoir qui est le plus fort. Parce qu’il y a pas de raison qu’on fait la guerre pour le pétrole pour les voitures et qu’on puisse pas faire la guerre aussi en vélo quoi.
Donc nous on va continuer comme ça et puis de toute manière ne vous inquiétez pas, la COP c’est que jusqu’au 12 et après c’est fini ! Après on peut recommencer à s’en foutre !
Alors les vélos vous les mettez au garage. Il y a des bus, y a des taxis, y a des camions, y a des avions. Voilà, voyagez en avion, comme ça, pendant ce temps-là, vous polluez pas dans vos bagnoles...
Euh...