Une prof de lycée du 93 nous décrit la situation chaotique vécue par profs et élèves depuis la rentrée de septembre. La logique technocratique qui, face à la deuxième vague de Covid, imposait des cours « hybrides » a déclenché des grèves qui ont parfois permis des cours par demi-groupes alternant présentiel et distanciel. Et face à des protocoles anti-covid conçus par une hiérarchie hors sol, une forme d’adaptation autogérée s’est mise en place tant bien que mal. Mais la réforme du bac de Blanquer, tout en ajoutant de fait au « brassage », est une source supplémentaire de confusion et de tensions sur les problèmes de notation.
Mépris technocratique du travail concret des enseignants, promotion du numérique au détriment de la formation de l’esprit critique, intensification de la répression policière mais aussi interne à l’Education nationale — dont la récente mutation-sanction de l’institutrice Hélène Careil à Bobigny est un exemple —, tel est le tableau qui se dessine et contre lequel les résistances sont à la peine, dans un contexte de désarroi syndical, lié à la disparition du paritarisme.
Source : http://www.vivelasociale.org/les-emissions-recentes/164-ubu-au-lycee