Projection de Libertarias, un film de Vicente Aranda (1996, 2h, VO sous‐titrée français) inspiré de l’histoire des Mujeres Libres, combattantes anarchistes et féministes pendant la guerre d’Espagne.
Si le film prend délibérément partie pour des femmes qui se battent contre le fascisme et pour la révolution sociale sans mettre de côté leur lutte pour l’égalité des sexes, il ne fait pas l’impasse sur les questions qui dérangent : exécutions sommaires de franquistes, machisme de certains militants révolutionnaires, place des femmes sur le front, autonomie des milices ouvrières et stratégie militaire…
Avec ses 20 000 adhérentes (en juillet 1937), provenant majoritairement des milieux populaires, Mujeres Libres défend l’émancipation des femmes et leur participation à la lutte révolutionnaire. L’organisation se réclame d’un « féminisme prolétarien » dans le but de se dissocier du féminisme libéral, qui prône l’égalité des femmes sans contester les rapports de domination de classes. Leurs « camarades » n’étaient pas pour autant enclins à les reconnaître politiquement comme une organisation autonome au sein du mouvement libertaire.
Il y a deux choses qui, parce qu’elles sont iniques, commencent à s’effondrer dans le monde : le privilège de la classe, qui fonda la civilisation du parasitisme, d’où est né le monstre de la guerre, et le privilège du sexe mâle, qui transforma la moitié du genre humain en êtres autonomes et l’autre moitié en êtres esclaves et créa un type de civilisation unisexuelle : la civilisation masculine.
Suceso Portales, Mujeres Libres n° 10, 1938
Le dimanche 14 janvier 2024 à partir de 16 heures (accueil dès 15h). Entrée libre. À la Librairie du Monde libertaire (Publico), 145 rue Amelot, 75011 Paris, métros Oberkampf / République / Filles du Calvaire