
L’après-midi commencera par une projection du documentaire Paris is Burning, de Jennie Linvingstone, 1990 (Prix Sundance Grand Jury) sur les bals travestis de Harlem : des maisons rivales regroupées par looks s’affrontent sous formes de défilés…
Puis, avant un débat, Javier Sàez nous parlera de son article dont voici le chapeau :
Nées au sein de la communauté gay, les sous-cultures cuir et bear (ours) ont eu, à travers leurs discours et leurs pratiques, un effet paradoxal sur les représentations symboliques et politiques du masculin. La culture cuir met en scène des corps et des comportements outrancièrement masculins, par le biais du vêtement de cuir, jusqu’à rendre presque parodique la notion même de masculinité. La culture bear cherche à construire un corps pourvu de certains caractères de la masculinité traditionnelle : pilosité, musculature, corpulence, virilité. Pour Javier Sáez, auteur de Théorie queer et psychanalyse (éditions Epel, 2005) et directeur de la revue électronique queer hartza.com, ces stratégies viennent remettre en question toute « nature masculine » présumée à partir de sa réinvention, fondée sur l’excès ou encore la réappropriation du sexe anal et de la pornographie. Au passage, c’est la visée reproductive, comprise comme prolongement des exigences de production capitalistes, qui sont remises en cause par les corps-mêmes.
Dimanche 3 janvier, 14 h 30, Librairie FMR, Auditorium de la Halle Saint-Pierre, 2 rue Ronsard Paris, 75018, Métro Anvers.
Entrée libre.
Voir l’événement sur jefklak.org