ONET : Victoire pour les travailleurs du nettoyage des gares franciliennes

Fini les appels à soutien des grévistes du nettoyage dans les gares de la SNCF de la région Paris Nord, le temps est venu de crier haut et fort qu’ils ont gagné !! Cette lutte déterminée de 45 jours s’est soldée par une victoire contre la direction de ONET qui a dû se plier aux revendications des grévistes et signer un accord.

Le mouvement de grève a été lancé le 2 novembre, au moment où la société H. Reinier ONET a repris le marché, attribué auparavant à la société SMP, devenant de ce fait le nouvel employeur des travailleurs du nettoyage. Cet employeur a voulu imposer de nouvelles obligations contractuelles comme la « clause de mobilité » qui permet d’envoyer le salarié d’une gare à l’autre sans qu’il puisse s’y opposer. Alors, le travail s’est arrêté et la lutte pour le respect des conditions de travail s’est articulée autours des revendications suivantes :

  • la suppression d’une nouvelle clause de mobilité étendue,
  • l’application de la convention collective de la manutention ferroviaire (jusqu’à présent, 20 % des salariés étaient rattachés à la convention du nettoyage de bureaux, moins avantageuse),
  • la revalorisation de la prime de panier à 4 euros (contre 1,90) pour un temps complet,
  • la prorogation des mandats des délégués du personnel jusqu’aux prochaines élections,
  • le maintien des effectifs et l’embauche des CDD en CDI pour tous les postes vacants,
  • l’augmentation de la prime vacances de 50 à 70% (seule revendication non satisfaite par l’accord signé).

On se souviendra, peut-être, de certains passages du communiqué des grévistes après un mois de mobilisation :

Bonjour,
Nous sommes des salariés du nettoyage des gares SNCF de la région Paris Nord en grève depuis un mois. Nous sommes 84 mères et pères de famille. Pour la plupart d’entre nous, cela fait de très nombreuses années que nous sommes là à nettoyer les gares, à faire notre travail dans le froid ou la chaleur pour que les gares soient propres et que tout le monde puisse voyager dignement. Notre travail est souvent invisible, nous sommes les « petites mains » qui nettoyons les gares, les postes, les escaliers au petit matin avant même que vous sortiez de chez vous pour aller travailler. Nos conditions de travail sont difficiles mais nous avons toujours été là pour nettoyer les gares.
Aujourd’hui, nos droits sont bafoués, on nous méprise, on nous traite comme des moins que rien, et c’est pour ça que nous avons dit STOP. Si on est en grève, c’est bien qu’il y a une raison. Aujourd’hui, les gares ne sont plus nettoyées et les poubelles débordent. Mais c’est la faute à qui ?...

Dans les jours qui ont suivi, ces salariés du nettoyage ont essuyé une honteuse répression de la police, envoyée au milieu de la nuit par les directions de la SNCF et d’ONET pour essayer de nettoyer les gares par la force et la violence, ainsi qu’une procédure judiciaire engagée par la SNCF devant le tribunal administratif contre 9 grévistes accusés d’occupation illégale des locaux. La SNCF a cherché ainsi à expulser les grévistes des locaux et à en faire condamner 9 à payer 1500 euros d’amende, plus 500 euros d’amende par gréviste et par jour. Mais rien n’a pu infléchir leur détermination. Réunis tous les matins en assemblée générale et soutenus par des représentants syndicaux de Sud Rail, FO et CFDT, ils ont décidé de tenir bon. Ainsi, le 15 décembre ils ont eu le plaisir de voir la SNCF déboutée par le Tribunal administratif et condamnée à verser 500 euros à chaque gréviste et la société ONET se plier à leurs revendications, en dehors de la prime vacances, et signer un accord. Quelle belle victoire !

Localisation : région parisienne

À lire également...