Ne laissons pas le monopole de la parole aux flics !

| Désarmons-les

Dans le contexte actuel, il est plus qu’important de contre-balancer la propagande de l’État qui tend à nier les violences policières. Entretiens réalisés avec des personnes gravement blessées par la police.

La communication de l’État fonctionne à merveille. Les sondages (commandés par la police elle-même) nous font croire que la France entière aime la police et les politiciens chantent à tue-tête pas : « les policiers sont nos héros ! »

Renaud emboîte à son tour le pas à Valls et Cazeneuve et déclare son amour à la police sur le blog de la préfecture, après avoir embrassé un flic au cours de la parade républicaine « je suis charlie ». Il fait bien piètre figure, charlot devenu charlie...

Enfin, le 18 mai, le syndicat majoritaire de la police entonne un couplet contre la « haine anti-flic » sur la place de la République, privatisée pour l’occasion. Il s’y affiche sans complexe auprès d’éminences fascistes venues soutenir les forces de l’ordre opprimées. On savait déjà que les forces de l’ordre votaient majoritairement pour le Front National, c’est désormais officiel.

Le même jour, la rage des opposant-e-s s’exprime dans l’immolation d’une voiture de flics sur le canal Saint Martin. Chacun comprend le symbole, mais beaucoup s’offusquent quand même. On se lamente pour une voiture brûlée, mais on fait guère de cas pour les 15 personnes tuées par la police chaque année, ni pour leur familles décomposées qui luttent durant des années sans jamais obtenir la justice qu’elles demandent.

Les policiers qui tuent sont systématiquement acquittés.

Le policier « menacé de mort » quant à lui a reçu une promotion pour avoir sorti son flingue et fait deux parades avec ses coudes, avant de s’en retourner tranquillement.

Les journalistes eux, foncent tête baissée : reportages merdiques sur de supposés groupes de malfaiteurs organisés et surentraînés, délation et délires contre-révolutionnaires classiques.

Derrière ces agitations journalistiques, on oublierait presque le vrai visage de la police. La lutte contre le terrorisme et le prétendu « malaise des policiers » servent de paravent pour cacher tout ce que la police n’ose pas admettre : elle est et restera le bras armé, et violent, de l’État. Et elle en est fière.

Mais toute personne un tant soit peu concernée par la chose politique et qui se bat pour ses droits ou pour sa liberté le sait : la police est violente. Et elle aime ça.

Tandis que la police déplore ses quelques dizaines de foulures et d’ongles incarnés, aucun journaliste ne parle des nombreuses blessures graves subies par des manifestant-e-s depuis la fin du mois de mars : plaies ouvertes nécessitant des points de sutures, hématomes sanguinolents, fractures, perte d’un œil...

Oui, les armes des policiers, mais aussi leur brutalité à mains nues, font des dégâts. Mais le peuple n’a pas la chance de bénéficier du service de communication de la préfecture pour en attester.

A nous d’essayer de mettre en lumière la violence subie par celles et ceux qui n’ont pas le privilège d’être du côté du pouvoir.

Désarmons-les ! est un petit collectif qui tente de décrypter les violences d’État et de transmettre les informations collectées.

A ce titre, le collectif a commencé à effectuer des entretiens avec celles et ceux qui ont été gravement blessées par la police. Il en résulte souvent une infirmité à vie. Les entretiens, diffusés séparément et dans leur intégralité, serviront ensuite de matière pour un long-métrage sur les violences de l’État.

Voici les cinq premiers entretiens que nous avons réalisé :

Collectif Désarmons-les !
Mail : desarmons-les [at] riseup.net
Site internet : desarmons.net

Note

Lutter pour la suppression des armes dites « non létales », ce n’est pas œuvrer pour l’usage des armes à feu, comme cela a pu nous être reproché. C’est mal comprendre les logiques d’État que de croire que les armes sublétales remplacent les armes à feu. En réalité, ces armes viennent renforcer l’usage de la matraque. Et « désarmer la police » n’implique pas qu’on soit dans une perspective réformiste d’humanisation de la police. Bien au contraire, il s’agit pour nous de mettre en lumière sa vraie nature, pour la mettre en défaut vis-à-vis de tou-te-s celles et ceux qui croient encore dans ses vertus protectrices...

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