Minneapolis, Etats-Unis : Nuits de rage contre la police et le système qu’elle protège – 27 et 28 mai 2020

La rage explose en ce moment dans les rues de Minneapolis, après qu’un homme noir de 46 ans a été tué par les flics lundi 25 mai. Les premiers affrontements ont eu lieu le lendemain dans la soirée, avec des caillassages contre les flics et le commissariat de la 3e circonscription. Mais c’est dans la nuit de mercredi 27 au jeudi 28 mai que la situation est devenue incontrôlable, avec des pillages et des incendies qui se sont propagés dans toute la ville. La garde nationale a été appelée en renfort et des flics en arme se sont positionnés sur les toits des bâtiments.

La rage s’est peu à peu accrue après le meurtre lundi d’un Afro-Américain âgé de 46 ans, George Floyd, en pleine rue, entre les mains des agents de police. « Dans une vidéo largement diffusée, on voit M. Floyd haleter alors qu’un policier blanc s’appuie de tout son poids sur son cou. Trois autres policiers observent, impassibles malgré les supplications des passants.
M. Floyd, 46 ans, n’était pas armé. Selon la police, il était soupçonné d’avoir essayé de faire passer de faux billets dans un restaurant du coin. Transporté des lieux en ambulance, il a été déclaré mort à l’hôpital. »

Mercredi, alors que les rassemblements de l’après-midi devant le commissariat central sont restés pacifiques, divers groupes de manifestant·e·s s’affrontent à la police, qui a pris position sur les toits : gaz lacrymogènes, flash-balls et grenades de désencerclement sont abondamment utilisés pour tenir la foule à distance. Mais les manifestant·e·s répliquent de plus belle, en lançant pierres et autres projectiles sur les policiers. Certain·e·s se mettent en mouvement et attaquent plusieurs magasins dans les environs. C’est d’abord un magasin spécialisé dans la vente d’alcool, Target, qui est pillé non loin du quartier où ont lieu les protestations. Peu de temps après, les pillages se répandent comme une traînée de poudre dans plusieurs quartiers de la ville. Au total, plus d’une dizaine de magasins sont attaqués, pillés ou incendiés, et pour certains les deux à la fois, la plupart dans la zone de Minnehaha Avenue et E. Lake Street. Parmi toutes ces attaques, il y a d’abord l’incendie d’un magasin AutoZone, qui a complètement brûlé en plusieurs temps avant d’embraser un immeuble de logements en construction. Par ailleurs, un magasin Chicago-Lake Liquor a été pillé puis le Midtown Market situé à côté s’est fait péter plusieurs vitres. Les émeutier·ère·s ont également pris d’assaut les magasins de la Broadway Avenue, principale artère commerciale du quartier Uptown, au nord de la ville. Comme au Chili et dans d’autres pays où se soigner est réservé aux plus fortunés, de nombreuses pharmacies ont été pillées.

À l’angle de la E. Lake Street et de la Hiawatha Avenue, un autre Target et un Cub Foods ont aussi été pillés. D’autres pillages ont ciblé des petits commerces, comme un négociant en vins et spiritueux, le Minnehaha Lake Wine & Spirits, qui a vu ses rayons et ses réserves s’évaporer en quelques minutes.

On ne connaît pas le nombre d’arrestations durant la nuit. On sait par contre qu’une personne a été tué par balle, surprise en train de piller un magasin Cadillac Pawn & Jewelry sur Lake street. C’est le propriétaire du magasin qui aurait tiré sur l’homme, selon la police. Au total, 5 fusillades ont éclaté lors de cette nuit de révolte.

[À partir des articles de Reuters, VOA et StarTribune]

Texte déjà paru sur sansattendre.noblogs.org

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