Depuis plusieurs années, l’armée turque mène des opérations transfrontalières contre le Sud-Kurdistan (Kurdistan irakien). Sans succès, elle a procédé à de multiples reprises à l’utilisation d’armes chimiques contre les combattants des Forces de défense du Peuple (HPG, branche armée du PKK).
Aujourd’hui, les HPG ont publié l’identité de 17 de leurs combattant.e.s tombé.e.s suite à l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie dans la région de Zap. Pour étayer leur déclaration, les HPG ont également publié des images montrant leurs combattant.e.s souffrir de troubles respiratoires graves et de troubles neurologiques et neurocomportementaux.
Malgré d’innombrable preuves scientifiques, de multiples rapports d’analyses médicales, des images et des vidéos, les instances internationales compétentes n’agissent pas !
Depuis deux ans, les organisations kurdes et internationales tentent d’attirer l’attention sur l’utilisation par la Turquie d’armes chimiques interdites, qui constituent des crimes de guerre. Dans un rapport récent, l’Association internationale des Médecins pour la Prévention de la Guerre nucléaire (IPPNW), une organisation réputée pour son indépendance, a appelé l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) à enquêter sur ces rapports.
Il incombe à l’OIAC, et en particulier à son directeur général, de tenir son État membre, la Turquie, pour responsable de ces crimes. Cependant, à l’heure actuelle, le directeur général et les États membres de l’OIAC, par leur silence, continuent de tolérer et de faciliter la poursuite des crimes de guerre du régime Erdogan, malgré l’aveu public du ministre turc de la défense Hulusi Akar reconnaissant l’utilisation d’armes interdites dans les attaques contre les Kurdes en Irak.
L’OIAC existe pour éliminer les armes chimiques et la menace de leur utilisation, et ne devrait pas se laisser influencer par des pressions politiques. Face aux crimes de guerre en cours, l’OIAC doit remplir sa mission et prendre des mesures urgentes, que l’auteur des attaques illégales aux armes chimiques d’aujourd’hui soit ou non un membre de l’OTAN.
L’action internationale visant à prévenir les crimes de guerre et à faire respecter les traités internationaux ne doit pas être mise en œuvre de manière sélective. En matière des droits humains, les actions ne peuvent et ne doivent pas être menées en fonction d’intérêts politiques. Il est maintenant temps pour l’OIAC d’entendre l’appel du peuple kurde et des experts internationaux, y compris l’IPPNW, et de s’attaquer à l’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque.
L’utilisation d’armes chimiques par la Turquie et tous les États membres de l’OIAC doit faire l’objet d’une enquête, être condamnée et cesser immédiatement.
C’est pourquoi, nous demandons incessamment aux organisations de la société civile française, aux experts en la matière, aux partis politiques d’agir pour pousser l’OIAC a enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques et faire condamner la Turquie pour crimes de guerre.
Nous appelons par ailleurs les médias français à mettre fin au silence assourdissant quant à la question de l’utilisation d’armes chimiques contre les combattant-e-s kurdes au Sud-Kurdistan.
Nous nous retrouverons Samedi 22 octobre à 14:00 sur la place de la République pour continuer la lutte de nos martyr-e-s, contre l’état fasciste turc, pour que l’OIAC prenne ses responsabilités et pour que la France sorte de son silence assourdissant qui cautionne ces crimes de guerre !
Nos martyr-e-s ne meurent pas !