Occupation terminée ! Les gens sont parti.e.s d'elleux-mêmes un peu avant 4h. Tout le matos a été abandonné mais a priori pas de problèmes avec les flics et aucune interpellation. Ce suivi épique se termine. A bientôt dans la rue ? Bonne nuit à tou.te.s !
Une assemblée générale nocturne a débuté, à laquelle participent environ 200 personnes !
Après une session dancefloor sur - entre autre - un fameux air de Gala, les slogans reprennent de plus belle dans le hall.
Plusieurs centaines de personnes sont toujours dans le centre commercial Italie 2, pour une occupation qui semble bien partie pour durer toute la nuit !
Une assemblée générale est programmée pour 2h30.Toujours beaucoup de monde dans le centre
Italie 2 est en train de devenir Italie 131-2:p
C'est la fête à la commune d'Italie 2
Plus de 100 personnes ont participé à une AG, qui a décidé de rester pour la nuit.Notamment: vote pour l'autonomisation de la commune d'Italie 2; par contre, le principe de non-violence est toujours d'actualité. Tentative d'interdire l'alcool (mais trop tard)
Le message est clair.
Très bonne ambiance dans le centre commercial. Des gens mangent, cuisinent, se reposent ou dansent.
Demain, le centre ouvre à 11h.
Camarades, ça fait plus de 13h12 que le centre commercial est occupé!
Le matériel de barricade est arrivé ^^
On rappelle que le centre est toujours occupé, et que l'union fait la force. Si vous voulez passer une bonne nuit blanche, Italie 2 est the place to be.
Les flics sont sur deux rangés, sur l'avenue d'Italie.Plus rien côté rue Bobillot.
Beaucoup de mouvement de flics, à l'extérieur. Ils ont sorti les outils pour découper, mais l'intervention ne semble pas pour tout de suite.
Les GM reviennent
Après avoir repoussé une première tentative des flics, les gens sont contents, mais bien conscients qu'une deuxième vague se prépare.
À l'extérieur, les flics mettent les casques. Quelques jets de bouteilles.
La convergence est le thème principal de cette journée: Gilets jaunes, noirs, verts, avec Hong Kong, la Grèce, avec tou·te·s les exploité·e·s du monde entier!
On est là !
Le capitalisme est durement marqué :p
Un certain nombre de véhicules des flics viennent de quitter la place d'Italie
Après avoir nassé les gens à l'extérieur, devant l'entrée principale, les flics ont évacué soudainement la place laissant les personnes entrer dans le centre.
Les flics ont quitté la place devant l'entrée principale.L'ambiance est électrique.
Les flics ont nassé les personnes à l'extérieur du centre commercial. Il y a encore beaucoup de gens dehors.
La barricade semble tenir! C'est complètement dingue ce qui se passe!
Les flics tentent de défoncer une entrée, fortement barricadée
Ça gaze à l'intérieur du centre commercial
Les CRS arrivent, casqués, devant l'entrée principale du centre, place d'Italie.Ça se casque côté rue Bobillot.
L'intérieur du centre commercial est recouvert de messages anticapitalistes, écologistes, féministes, y a des "A", des "ACAB", etc.
Les gens restent toujours aussi déter alors que les forces de l'ordre bourgeois se montrent, casqués, aux portes.
Les flics vont surement essayer de rentrer par la rue Bobillot
Les gens font masse au niveau des entrées pour empêcher les flics d'entrer.Il y a des toilettes sèches, et une cantine est montée. On se prépare à passer la nuit au centre.
Il est 20h. Le centre est officiellement fermé.
Les flics sont à présent dans le centre commercial, dans la partie non occupée. Cependant, les zones occupées sont difficilement accessibles.
Sit-in dans la rue Bobillot, sur le parvis.
Les gens chantent "antimilitarista" devant les gendarmes et "la police, doucement, on fait ça pour vos enfants"
Les flics se mettent en place près de la porte à côté du HSBC
Sommaire
Après un bref rappel de ce qu’est Extinction-Rebellion (XR) et des profondes divergences qu’on a avec leur mode d’action, leurs discours et leur fonctionnement, on tentera d’expliquer pourquoi on pense qu’une « occupation » le samedi précédent la Nuit blanche est, néanmoins, une bonne occasion pour le « nouveau cortège de tête » du 21 septembre, de se rencontrer, de débattre et de s’engueuler. Il s’agit également d’un pari pour l’articulation des luttes à venir.
Introduction : Ce que propose XR pour le samedi 5 octobre
On peut lire sur le site de XR
Le 5 octobre, nous entrons en résistance contre un système sexiste, raciste, autoritaire, qui organise la destruction systématique du monde vivant.
Nous occuperons illégalement un lieu symbole de ce système économique injuste et destructeurs pour le transformer en un lieu de vie, de réflexion, d’organisation, de convergence et en faire un jalon de la résistance à venir.
C’est quoi XR en bref ?
But ?
Un ensemble de collectifs partageant un sentiment commun d’urgence face au :
- réchauffement climatique
- nouvelle « extinction de masse »
- destruction des écosystèmes, artificialisation
Histoire et expansion
Création au Royaume-Uni en octobre 2018, quasi simultanément avec les grèves scolaires pour le climat ; va fêter son premier anniversaire, mais déjà représenté dans au moins 54 pays.
Moyens de la lutte
Action de désobéissance civile décentralisée avec une stratégie non violente, ce qui autorise :
- blocage
- occupation
- assume l’illégalité, les militants et militantes se préparent aux gardes à vue,
mais qui exclut :
- riposte (obliger de se laisser matraquer/gazer dessus passivement)
- attaquer en premier
et qui ne précise en fait pas grand-chose sur d’autres pratiques comme le sabotage par exemple, nous y reviendrons.
Contradictions et limites
Déjà-vu ?
- Reprise des techniques de communication de Greenpeace qui n’ont rien apporté en quasiment 50 ans. XR s’est fait connaître en France avec des actions dérisoires (pour l’instant) : déploiement de grandes banderoles, cortège de quelques dizaines de vélos avec des drapeaux dans Paris, sit-in sur des ponts…
Mou ?
- Cherche à se faire une place dans le marché de la respectabilité auprès des médias mainstream, toutes les actions sont logiquement photographiées et filmées, ce qui pose un énorme problème à l’heure du fichage et de la surveillance généralisée
- discours « citoyen-réformiste-indigné » ou « bobo-nuit-debout-qui-s’emmerde » sur la consommation et l’environnement : on y parle de « descente énergétique planifiée », de « création d’assemblée citoyenne ». Un air de déjà-vu qui élude tout discours anticapitaliste sur la production, l’exploitation et les flux de marchandises et semble donc, de prime abord, incompatible avec tout réel projet révolutionnaire d’émancipation
- obsession maladive pour un concept très flou de « non-violence ». S’il leur arrive de parler de « non-atteinte aux personnes », ce qui expliquerait par exemple qu’ils et elles ne soutiennent pas des affrontements avec les forces de l’ordre, que pensent-ils/elles du sabotage des moyens de la technopolice comme le sciage d’un lampadaire comprenant un dispositif de reconnaissance faciale ? de l’attaque et du saccage d’une banque ou d’un QG d’une grande entreprise polluante ou vendeuse d’armes à des dictatures ? d’une autoréduction pour organiser une soupe populaire ? de l’incendie d’une armoire de rue, du sectionnement d’un câble de fibres optiques ou de la destruction d’une antenne destinée à couper les communications d’un média d’extrême droite ? On pense que le sabotage sera l’arme des fichés « Subversif » quand toute manifestation leur aura été interdite et que la reconnaissance faciale sera généralisée.
Hypocrite ?
- On semble retrouver une tare des adeptes de l’assembléisme prétendant hypocritement souscrire au principe d’une horizontalité radicale qui s’avère vite factice pour imposer des décisions prises ailleurs, par exemple imposer un consensus imaginaire d’actions de tel ou tel type
- on sait comment certains collectifs, dits « citoyens », ont rapidement préféré se ranger du côté du pouvoir, à la manière d’ANV-Cop21 : délation, participation aux dispositifs de maintien de l’ordre et autres saloperies collaborationnistes. Qu’attendre maintenant des collectifs comme XR chez qui il y a des spécialistes de la médiation avec la police ?
De manière générale, on a l’impression que le sentiment « d’urgence » sert plus d’argument marketing alors que le discours citoyenniste inquiet pour sa respectabilité dans les médias n’est clairement pas à la hauteur des enjeux. On flippe un peu quand on voit les rôles types d’une action sur la page Facebook de Extinction-Rebellion France.
Pourquoi on participera tout de même à l’occupation d’une maison du peuple le samedi 5 octobre ?
On est là, on reste là
- Un nouvel alignement des planètes : Acte 47 Gilets jaunes + manif Europacity + Nuit blanche + maison du peuple = une bonne occasion de dépasser les manifestations sans objectif, ni banderole, ni diffusion de tracts ou au moins d’avoir un point de rassemblement chaleureux après la manifestation pour échanger
- XR organisera, à partir du 7 octobre, une occupation qui reprendra possession d’un espace public, avec cantines, toilettes, débats et celles et ceux qui le souhaitent pourront y dormir en amenant tentes, couvertures. C’est tout de même un peu plus enthousiasmant que de s’attacher à un pont ou d’installer une banderole géante et ça va clairement dans le bon sens pour provoquer des débats et refaire du lien avec toutes les victimes de la guerre sociale
- on partage, par ailleurs, le sentiment d’urgence à l’origine de la création d’Extinction-Rebellion.
Les barricadiers imaginaires
- Les manifestations ne redéborderont les dispositifs des forces de l’ordre de manière conséquente, que le jour où la mobilisation ratteindra un seuil critique minimal, comme celui rencontré lors des débuts des Gilets jaunes
- quasiment chaque samedi, on a le droit à un nouvel appel sur Demosphere-IDF à poursuivre les manifestations la nuit sur les Champs, ces « Nuits des barricades » n’existent que dans la tête de leurs auteurs
- si on pense qu’effectivement, la situation exige une certaine radicalité et si on ne prend pas beaucoup de risque en prédisant que le beau temps des manifestations émeutières reviendra, on sait néanmoins que celles-ci, tout comme la grève générale, ne se décrètent pas, mais qu’elles se préparent via un lent processus de transmissions de pratiques et d’idées
Un pari sur l’articulation des luttes
- Une maison du peuple est un terrain favorable pour des discussions avec des militants et des militantes obsédés par une non-violence au contour assez flou et par leur respectabilité dans les médias, en comparaison d’une manifestation où le respect de la diversité des tactiques est rarement lui-même respecté et engendre des tensions
- même si la police politique a probablement déjà dû infiltrer fortement ces collectifs (à la manière de ceux qui ont organisé le contre-G7 de Biarritz) et même dans le cas où l’occupation du 5 octobre ne serait qu’une grossière négociation avec la préfecture pour la Nuit blanche (à la manière de la fausse manifestation sauvage du 21 septembre entre Bercy et Bastille), on pense qu’un lieu pour se rencontrer et partager différentes sensibilités anticapitalistes et révolutionnaires, constituerait une forme de pied de nez à un pouvoir ou des associations qui tentent de policer toute contestation
- le texte d’intention de l’action du 5 octobre est très court et, pour dire la vérité, on ne l’aurait pas écrit très différemment. Il est, en effet, compatible avec une articulation des luttes environnementales, sociales, antiracistes et féministes, donc à la convergence des luttes dans le contexte de l’après 21 septembre : le nouveau cortège de tête Gilets jaunes/rouges/verts/noirs d’une « manifestation climat ». Des lieux pour discuter sont une des clefs pour sortir progressivement du confusionnisme, d’une convergence des luttes gloubi-boulga sans cohérence ou au contraire d’une absence de discours du cortège de tête.
Plus généralement, si l’heure est à l’urgence, densifie ton réseau
Tous les voyants sont au rouge (tous les voyants sont au brun pour être plus précis) :
Capitalisme vert mondialisé contre capitalisme d’état fasciste
- Le capitalisme et le libéralisme économique détruisent inexorablement tous les acquis des luttes sociales passées, chaque année et à un rythme toujours plus rapide. La macronie a américanisé le clivage gauche-droite pour l’amener vers le clivage « libéral cool » (Obama) versus « libéral réac et raciste » (Tea Party). Elle gagnera les élections jusqu’à ce que Marion Maréchal Le Pen (et Zemmour) les gagne tout comme Hillary Clinton a perdu face à Trump (et Bannon).
- le productivisme capitaliste poursuit la dégradation irréversible de l’environnement, il faut sauver ce qui peut encore l’être et déconstruire scientifiquement tous les discours du capitalisme vert technophile et des chantres de la croissance
- on aimerait parler simplement d’une dérive autoritaire, mais certains événements récents laissent plutôt penser à une pente fascisante : des milliers de garde à vue et des centaines de peines de prison ferme pour des manifestants, des violences policières systémiques avec morts et mutilés à vie, des journalistes et observateurs de la Ligue des droits de l’homme intimidés, la famille Traoré endeuillée qui subit comme double peine une terrible vengeance policière, des discours racistes en direct sur CNews/BFM/LCI, le service public qui truque des photos au service de Macron, une non-séparation des pouvoirs explicite avec les enquêtes bidons de l’IGPN et une justice de classe, des dispositifs de surveillance à la Minority Report, des camps de rétention pour les migrants, des manifestations de flics armés, etc.
Des textes à la pratique du terrain
Beaucoup de sites ont publié ces derniers mois des analyses intéressantes sur l’articulation des luttes environnementales avec les luttes sociales, antiracistes, Gilets jaunes et féministes. Une liste largement non exhaustive :
- platenqmil : Force Jaune Vert Rouge (et tous les liens contenus dedans) ainsi que L’écologie est un champ de bataille
- lundi.am : Tout brûle déjà, écologie sans transition
- acta.zone : Tous fous pour le climat et En finir avec l’écologie policée et policière
- agitation autonome : Capitalocène, racisme environnemental et écoféminisme
- cerveaux non disponibles : Réelle rebellion ou réelle extinction
On espère que tous ces médias, comme de nombreux autres non cités, utiliseront leurs réseaux sociaux et leur force de frappe respective pour appeler à se joindre à cette initiative de maison du peuple, prolongeant ainsi la dynamique engagée avec la tribune du 21 septembre qui avait été signée par plus de 100 collectifs très divers (XR, GJ, gauche radicale, etc.) et qui a favorisé l’émergence d’un « nouveau cortège de tête », le premier apparu dans une manifestation dite « climat ». La nouvelle tribune pour le 5 octobre, ainsi que la liste des signataires, est à lire ici :
5 octobre, Paris : dernière occupation avant la fin du monde
Luttes écologistes et sociales : nous résisterons ensemble
Conclusion
Il faut qu’on se rencontre, qu’on bloque, qu’on mange ensemble, qu’on parle, qu’on s’engueule, qu’on apprenne à se connaître.
En participant à l’occupation d’un lieu pour en faire une maison du peuple, samedi 5 octobre, on portera un message :
impatient-rebellion@protonmail.com