Lycée Jacques Feyder d’Épinay-sur-Seine #E3C Ou comment fonctionne la propagande politico-médiatique et ce qu’elle opère dans l’esprit des parents d’élèves et des élèves

#E3C au lycée Jacques Feyder d’Épinay-sur-Seine, appel à soutien ce lundi 24 février dès 7h30, pour s’opposer aux parents décervelés, potentiels casseurs de grève, n’agissant pas dans l’intérêt des élèves et de leurs enfants

Au lycée Feyder, suite à un blocus lycéen, le 20 janvier, la première session des E3C, soit les nouvelles épreuves de contrôle continu du nouveau bac Blanquer, a été annulée et repoussée à une date ultérieure : les lundi 24 et mardi 25 février.

L’avenir n’étant pas par définition écrit, en l’occurrence concernant cette nouvelle session d’E3C, il n’est pas possible, pour l’heure, de dire ce qu’il se passera lundi 24 et mardi 25 février. Les élèves se mobiliseront-ils de nouveau, un blocus sera-t-il organisé, conduira-t-il à un nouveau report, voire à une annulation des épreuves ? Nous ne le saurons que lundi 24 février, jour de la rentrée.

Je souhaiterais relater ce qui se profile dans cet établissement, en termes de contre mobilisation, à l’initiative d’un certain nombre de parents, notamment les parents élus FCPE de cet établissement. Vendredi 7 février, jour du début des vacances scolaires, ces parents élus ont organisé une réunion concernant ces E3C, réunion ouverte aux enseignants à laquelle certains d’entre nous se sont donc rendus. Les propos qui s’y sont tenus et les annonces qui y ont été faites sont pour le moins surprenantes, voire tout à fait ahurissantes et révoltantes.

De nombreux parents ont répondu présents, cette réunion rassemblait donc une cinquantaine de parents, mais la parole n’y circulait guère, celle-ci étant accaparée par une poignée d’entre eux, particulièrement remontés contre les enseignants, en bloc, et soucieux que la session de remplacement des E3C se tienne, coûte que coûte, à la rentrée. Ainsi, nous apprenions, lors de cette réunion, qu’un certain nombre de parents avaient d’ores et déjà pris leur disposition, en posant leurs journées de travail, afin d’être présents devant le lycée, les lundi 24 et mardi 25 février, afin de permettre aux élèves de première le “souhaitant“ de passer “en toute sérénité” leur E3C. Dit autrement et clairement, ces parents envisagent donc d’organiser, si besoin, les 24 et 25 février, un contre blocus afin que leurs chers petits passent leurs E3C. Nous assistons ainsi à la mise en place d’une véritable milice de parents, au service des intérêts de la réforme Blanquer et du gouvernement.

Il est à noter que ces parents se présentent en même temps comme tout à fait opposés aux réformes Blanquer, ne voyant pas à quel point ce double positionnement est intenable et représente un véritable non sens ? On ne peut pas, en effet et en toute logique, prétendre s’opposer aux E3C et vouloir, néanmoins et à tout prix, que les élèves passent ces épreuves de contrôle continu !

Mais qu’est-ce qui peut donc conduire ces parents à envisager d’agir ainsi, soit en fait contre l’intérêt bien compris de leurs propres enfants ainsi qu’à l’opposé de l’intérêt de tous les élèves du nouveau lycée à la sauce Blanquer ?

C’est alors qu’il faut évoquer à quel point la propagande du gouvernement porte ses fruits délétères, en particulier avec la menace du zéro dont on sait bien pourtant qu’elle n’est qu’une provocation orchestrée pour distiller la peur. Quel gouvernement en effet irait jusqu’à attribuer des zéro par milliers, hypothéquant ainsi et par avance l’obtention par des milliers d’élèves de leur futur baccalauréat ? La faillite du bac session 2019 nous l’a pourtant montré, il fallait ici aussi que, nécessairement et comme d’habitude, 85% au moins d’une classe d’âge obtienne le bac, quitte à en falsifier les notes, ce qui fut effectivement le cas.

Terrorisés à l’idée des zéro et obnubilés par cette éventualité, des parents, proprement affolés et désespérés, interpellèrent, vindicatifs, les enseignants présents, leur demandant comment ils pouvaient envisager une annulation des E3C, revendication en effet portée par une majorité des enseignants de Feyder, au motif qu’en ce cas : l’avenir de leurs enfants serait tout simplement foutu et leur vie réduite à néant ! Difficile de répondre face à l’irrationnalité d’une telle peur dont ces parents ne sont pas responsables mais dont ils sont victimes. Biberonnés, pour certains, à BFM TV et autres médias à la solde du gouvernement, c’est bien évidemment sur ce type de médias et sur les discours mensongers et anxiogènes du gouvernement que nous voulons jeter la pierre et non pas tant sur ces parents tentant de s’organiser pour sauver la peau de leurs enfants de la déliquescence savamment orchestrée par Blanquer et consorts.

Ces parents, aux comportements qu’on qualifiera donc de désespérés et d’inconséquents, ont, en outre, proposé à la direction du lycée Feyder d’assurer la surveillance des épreuves d’E3C, soit de remplacer les professeurs convoqués qui se mettront en grève les 24 et 25 février, ce qui sera effectivement le cas pour un certain nombre d’entre eux convoqués à ces dates. Lors de cette réunion, ils nous apprirent donc qu’ils avaient déjà pris attache auprès de la direction en ce sens, soit pour lui proposer leur service de surveillance, et que celle-ci avait reçu très positivement leur initiative.
Le 14 février, le journal Libération a fait paraître un article relatant cette proposition parentale (en lien ci-dessous). On y lit que « Le rectorat de Créteil a indiqué de son côté qu’ « il n’a jamais été question que des parents surveillent des épreuves. La position du rectorat est très claire ». »
En sera-t-il bien ainsi ? Le seul moyen de le savoir est d’attendre le 24 février et de voir ce qu’il se passera, même si nous avons, raisonnablement, des raisons de douter de cette assertion rectorale puisque, aux dires mêmes des parents, leur proposition de suppléer aux grévistes a reçu la bénédiction de la direction de l’établissement.

Ainsi, nous appellons tous ceux qui le peuvent à venir le lundi 24 février, dès 7h30, devant le lycée Jacques Feyder, afin d’être nombreux à y être témoin de ce qu’il va s’y dérouler, de pouvoir épauler les élèves qui y organiseraient un éventuel blocus et d’être en mesure de dénoncer ce qu’il s’y déroulera, en termes de répression ainsi que de casse du droit de grève.
Le lycée Jacques Feyder est accessible depuis la gare du nord, train H, deux stations, descendre à Épinay-Villetaneuse, puis quelques minutes de marche.

Fieffé réactionnaire, Blanquer et lui seul est entièrement responsable de l’immense stress ressenti par les élèves et leurs parents et ce depuis le début de l’année scolaire, de l’impréparation de la réforme, de la constitution, maintenant, de milices parentales, et de la détériorations des relations entre élèves, parents d’élèves et enseignants, alors que nous devrions, au contraire, être unis dans la lutte contre les réformes Blanquer.

Une enseignante mobilisée contre le bac local et inégalitaire des réformes Blanquer

https://www.liberation.fr/checknews/2020/02/14/des-parents-d-eleves-vont-ils-surveiller-des-e3c_1778135

Localisation : Épinay-sur-Seine

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