Les lesbiennes, les gays, les bi-e-s, les trans ne seront pas les boucs émissaires de la crise !

Texte à l’occasion de la marche des fiertés et annonçant des prochains rendez-vous de lutte.
Parce que la haine contre les minorités sexuelles s’est renforcée, qu’elle est attisée par les groupes d’extrême droite, les fascistes religieux et politiques dans leur stratégie de conquête du pouvoir, plus que jamais reprenons le chemin de la lutte.

S’en prendre aux minorités LGBT : le fond de commerce des réactionnaires, de l’extrême droite et des groupes fascistes.

« Lobby LGBT », « menace », « complot », « contrôle de l’éducation », « contrôle de la culture », « gay aux manettes du pouvoir économique » … La liste est longue des accusations haineuses portées contre les minorités sexuelles. On voit bien comment après l’invention du « lobby juif », c’est l’invention du « lobby LGBT » qui fait ressortir la vieille stratégie du « diviser pour mieux régner ». A Toulouse, des tags, sur une vingtaine de locaux associatifs et politiques, où on peut voir des croix gammées et lire « pédé=juif », montrent bien comment homophobies et antisémitismes marchent sur un même pied. Le bouc émissaire c’est toujours l’aimant qui attire les colères et recouvre les vraies racines de la misère.

A NOUS DE RELEVER LA TETE !

C’est pas les lesbiennes la menace c’est ce gouvernement qui recule : quand le gouvernement empêche l’accès des lesbiennes à la PMA et notamment aux lesbiennes pauvres qui ne peuvent aller dans d’autres pays. Quand il retire des projets scolaires de lutte contre l’homophobie et les inégalités filles-garçon (retrait de l’ABCD égalité). Quand il retire le terme de « genre » de tous les textes officiels. Quand il reporte la campagne de la ligne azur, de soutien des jeunes LGBT dans les établissements scolaires. Quand il annule des spectacles, des interventions d’associations pour les droits des LGBT. COMPLICES ! Alors que partout la violence augmente contre les minorités LGBT : lesbiennes violentées, violées, gays agressés, trans assassinés . N’oublions pas que SOS Homophobie enregistre une augmentation de 78% d’agressions homophobes déclarées.

C’est pas les gays la menace , c’est l’hétérosexime et le capitalisme : si nous subissons tou-te-s la violence économique et l’exploitation , la galère est encore plus grande pour les minorités sexuelles. Un gay gagne en général 6% de moins qu’un homme hétéro. Les lesbiennes, en plus de subir les temps partiels imposés, les paies minables que touchent l’ensemble des femmes, se retrouvent plus précaires quand elles sont en relation qu’un couple hétérosexuel. Pour les personnes trans à qui on refuse de changer d’état civil : c’est la précarité et la misère.

C’est pas les bi la menace c’est les réactionnaires, l’extrême droite et les fascistes religieux qui cherchent à nous monter les uns contre les autres : avec les mouvements de haine opposés au mariage pour tou-te-s où on a vu main dans la main tous les fascistes de toutes les religions et qui ont servi de point de radicalisation des LGBTphobies, avec les attaques contre l’école des « Anti-gender », avec les appels aux boycott scolaire organisés par les « Journées de retrait de l’école », sous-marin du groupe fasciste Egalité et Réconcialiation d’A. Soral. Celui-ci tente par un discours fasciste de dresser les minorités les unes contre les autres : les minorités des classe populaires souvent immigré-e-s, contre les minorités LGBT et les minorités nationales juives. C’est aussi les masculinistes, un mouvement d’hommes se battant contre l’émancipation des femmes et pour maintenir les privilèges des hommes, et qui s’en prennent aux LGBT en luttant contre la PMA. Cela leur permet d’imposer l’idée d’une autorité paternelle indépassable, contre les lesbiennes et les femmes célibataires avec enfants.

C’est pas les trans la menace, c’est l’état et les gouvernement qui mènent des politiques racistes (contre les rroms, contre les migrant-e-s et originaires des anciennes colonies, contre les sans papiers…). Racisme et l’islamophobie leur servent à dresser les un-e-s contre les autres, en même temps qu’ils organisent la guerre de classe. Mais aussi quand Il psychatrise les trans et empêche leur changement d’état civil.

L’extrême droite à l’assaut des droits des minorités sexuelles pour mieux protéger ceux qui continuent de s’enrichir
Du mal à se loger, du mal s’en sortir avec les paies minables, et pour beaucoup le placard en bonus, la souffrance et l’isolement. Dans ce contexte de crise qui dure, la bourgeoisie n’a qu’une idée en tête : maintenir coûte que coûte ses profits. Et pour cela elle organise l’appauvrissement général de l’ensemble des travailleur-euses, chomeur-euses : par les licenciements, par les paies de misère, par la précarité à tout va, par l’explosion des loyers.
Et pour faire passer la pillule et pour faire taire la colère des gens et empêcher qu’ils se révoltent, la bourgeoisie mobilise l’extrême droite et groupes fascistes pour qu’il détournent cette colère des vrais responsables, pour la retourner contre d’autres minorités. Depuis les mobilisations de la « manif pour tous » les minorités sexuelles sont en première ligne. Ces dernières sont présentées comme une menace au corps national, une menace à la nation, dont la famille est l’un des pilier. La remise en cause du droit du sol par ces mêmes franges, en mobilisant un argumentaire homophobe lesbophobes et transphobe, en est l’expression.
Ces propos qui désignent les minorités comme ennemis de la nation (ennemi intérieur) sont les mêmes que ceux qu’on retrouve dans l’ antisémitisme et l’islamophobie.
État et ce gouvernement s’invitent à la mascarade, font reculs sur reculs et profitent en même temps qu’ils participent à cette division de notre camp social.

Rendez-vous mercredi 2 juillet à 14h30, devant le ministère de l’Education, métro Solferino, à l’appel des syndicats enseignant-e-s, pour le maintien des programmes ABCD de l’égalité, pour la lutte contre la domination masculine et contre l’homophobie, à la veille du discours du ministre Hamont, qui statuera dessus et menace clairement de l’enterrer.

Violences homophobes, précarité, oppression, isolement : la consience du malheur commun doit être un premier pas vers la libération de tou-te-s !

Si nous critiquons le mariage comme moyen de contrôle des hommes sur les femmes et en même temps le pilier de l’hégémonie de l’hétérosexualité, l’ouverture des droits pour tou-te-s était une nécessité. Si nous critiquons la GPA comme un moyen d’exploiter toujours plus le corps des femmes et surtout les femmes pauvres, nous soutenons la PMA qui permet aux lesbiennes d’avoir la liberté de choisir d’avoir un enfant ou non. Pour l’adoption ouverte à tou-te-s, sans condition de classe, débarrassé du racisme et de l’hétérosexisme

Nous voulons vivre sans domination, vivre libre, dans une société débarrassée de tous systèmes d’exploitation, où l’égalité sociale serait assurée par la gestion collective de nos besoins, des moyens de production. Où l’émancipation de chacun-e serait l’affaire de tou-te-s tant dans son orientation sexuelle que dans ses choix de vie. Où la solidarité serait la base de la société, c’est ce qu’on appelle le communisme libertaire.

Parce que la haine contre les minorités LGBT s’est renforcée, qu’elle est attisée par les groupes d’extrême droite, les fascistes religieux et politiques dans leur stratégie de conquête du pouvoir, plus que jamais reprenons le chemin de la lutte : organisons la riposte sociale qui passe par la lutte antifasciste. Organisons l’autodéfense populaire !

Avec le Front de lutte antipatriarcal de la CGA, nous revendiquons dans l’immédiat :

  • la PMA gratuites pour toutes,
  • le mariage pour tou-te-s sans condition de nationalité (des personnes sont encore exclues du droit à se marier selon leur origine),
  • l’accès au changement d’état civil sans conditions
  • la régularisation de tou-te-s les sans papiers, seul moyen d’assurer la possibilité pour les gay, les lesbiennes, les bi, les trans de vivre où ils le souhaitent leur sexualité, de manière libre

Enfin, pour en finir avec ce régime d’inégalités, avec la peur et l’oppression il est nécessaire que nos luttes prennent le chemin d’une rupture avec le système patriarcal. C’est lui qui organise la domination des hommes sur les femmes, et produit l’hétérosexisme. Cela passe aussi par une rupture radicale avec le système capitaliste et le système de domination raciste qui exploite, organise la guerre contre tou-te-s et tue.

RDV aussi samedi 28 pour la soirée de concert soutien de l’attiéké, à la suite sera organisé un collage anarchaféministe contre les violences masculines, le harcèlement de rue, les féminicides, contre le racisme, les LGBTphobie et le capitalisme.

Front de lutte antipatriarcal (réunissant des militantes de la CGA et des sympathisantes)
contact : liaison93@c-g-a.org

Mots-clefs : LGBTQI+

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