La crise de la masculinité. Autopsie d’un mythe tenace – avec Francis Dupuis-Déri [Radio]

| Sortir du capitalisme

Entretien avec François Dupuis-Déri sur le masculinisme et les antiféminismes.

Dans un contexte de come-back des discours autour de ladite « crise de la masculinité », portée par des Zemmour, des Soral et même des Pujadas, une émission de déconstruction critique de ce mythe tenace, autour de La crise de la masculinité : autopsie d’un mythe tenace (Éditions du Remue-Ménage, 2018) – avec l’auteur, Francis Dupuis-Déri, professeur de sciences politiques à l’Université du Québec – Montréal (UQAM), et co-directeur sur ce sujet de plusieurs ouvrages, Le mouvement masculiniste au Québec : l’antiféminisme démasqué (Éditions du Remue-Ménage, 2015), de Les antiféminismes : analyse d’un discours réactionnaire (Éditions du Remue-Ménage, 2015) et de Retour sur un attentat antiféministe : École polytechnique, 6 décembre 1989 (Éditions du Remue-Ménage, 2010).

La crise de la masculinité. Autopsie d’un mythe tenace – avec Francis Dupuis-Déri
Avec une analyse du discours autour de ladite « crise de la masculinité » comme un discours réactionnaire, qui fait de l’identité masculine une donnée naturelle, transhistorique et « positive » et non une identité de dominants construite socio-historiquement ; avec une généalogie historique de l’éternel retour de ce discours depuis l’Antiquité, toujours issu des institutions et des groupes dominants ; avec une analyse de ce discours comme rappel à l’ordre binaire et hiérarchique du « masculin » (dominant) et du « féminin » (dominé), mais aussi comme réaffirmation d’une suprématie nationaliste-raciste (États-Unis de la fin du 19e siècle), comme angoisse d’une trop faible natalité (France des années 1920), comme réaction face au féminisme comme efféminant et « juif » (Allemagne des années 1920-30), comme idéologie de crise hégémonique (souvent fantasmée) et enfin comme clé explicative de tout et de n’importe quoi ; avec une présentation des conséquences de ce discours (création du scoutisme masculin, sportivisation, renforcement de l’homosociabilité exclusive) ; avec une histoire du « mouvement des hommes », du pro-féminisme au masculinisme ; avec un panorama des défenseurs actuels de ce discours (Soral, Zemmour, Badiou, Michéa, les mouvements des pères, les angry white men, les psychanalystes, etc.) ; et avec une analyse de sa dimension conspirationniste et donc paranoïaque.

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