Journée mondiale de résistance pour le Rojava le 2 novembre à République

La décision irresponsable du président des États-Unis, Donald Trump, de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie a laissé le champ libre à la Turquie pour envahir cette zone, le Rojava, peuplée majoritairement de Kurdes, et assouvir les plans de nettoyage ethnique que le régime d’Erdogan nourrit depuis si longtemps à l’encontre des Kurdes.

Mercredi 9 octobre, le régime turc a mis ses menaces à exécution, avec des bombardements aériens suivis par une incursion terrestre dans les régions frontalières situées à l’est de l’Euphrate.

Depuis, les attaques de l’armée turque et des djihadistes à sa solde ont causé une catastrophe humanitaire dans cette région jusqu’à présent épargnée par la guerre qui fait rage en Syrie : près de 300 civils tués, dont au moins 18 enfants, et 700 blessés ; 300 combattant·e·s tué·e·s ; au moins 300 000 personnes déplacées. Par ailleurs, plusieurs civils, dont la coprésidente du parti Avenir de la Syrie, Hevrîn Khalef, ont été sauvagement exécutés par des mercenaires djihadistes.

Les organisations de la société civile au nord de la Syrie ont lancé un appel urgent à l’aide humanitaire, soulignant que l’armée turque ciblait les civils et le personnel médical et alertant sur l’utilisation d’armes non conventionnelles.

Par ailleurs, de nombreux djihadistes détenus dans les prisons du nord de la Syrie ont profité de l’agression militaire turque pour s’échapper : à ce jour, le nombre des évadés s’élèverait à plus 900 sur quelque 12 000 prisonniers. Beaucoup de ces évasions ont été revendiquées par Daesh qui ressurgit et se renforce au gré de l’invasion turque.

L’accord de cessez-le-feu convenu jeudi 17 octobre entre les États-Unis et la Turquie concernant la zone entre Serêkaniyê (Ras al-Aïn) et Girê Spî (Tall Abyad) n’a pas été respecté par la partie turque et ses mercenaires djihadistes qui poursuivent jusqu’à présent leurs attaques autour de Serêkaniyê, Girê Spî et Tall Tamr.

Cet accord et celui convenu à Sotchi entre la Turquie et la Russie le 22 octobre visent à anéantir le projet politique fondé sur la démocratie, le pluralisme et l’égalité des genres, développé par les Kurdes au nord de la Syrie.

Les Kurdes qui ont donné 11 000 vies dans la guerre contre Daesh ne représentent une menace pour personne. Ils ne demandent qu’à vivre en paix.

  • Nous appelons les partis politiques, syndicats, associations, et toutes les personnes attachées à la démocratie, la justice et la paix à élever la voix contre cette agression militaire contraire à toute morale et toute loi.
  • Nous exhortons l’ONU à mettre en place, d’urgence, une zone d’exclusion aérienne au nord de la Syrie et à prendre immédiatement toutes les mesures qui s’imposent pour protéger et répondre aux besoins humanitaires de la population de la région ;
  • Nous demandons aux organisations internationales et européennes de prendre contre le régime d’Erdogan toutes les sanctions diplomatiques et économiques nécessaires pour le faire renoncer à son projet d’invasion et de nettoyage ethnique au nord de la Syrie.
  • Nous demandons la mise en place d’une force d’interposition internationale le long de la frontière turco-syrienne pour stopper l’invasion turque et protéger la population.
Mots-clefs : guerre | Turquie | Kurdistan | Syrie | Rojava

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