Frauder les transports à Paris

Tiré du n°17 du webzine La Rafale et d’une expérience personnelle, quelques trucs pour la fraude des transports en commun en région parisienne. L’article date de 2012, mais l’essentiel reste pertinent.

Cet article va traiter de la fraude dans les transports en commun. Il est basé sur mon expérience en région parisienne. Les infos ne seront donc pas forcément applicables à d’autres régions et entreprises de transports.

1 ) Du bon usage de la fraude

Lire un ticket

Le fraudeur devrait toujours avoir sur lui un ticket vierge, car s’il se fait prendre son amende sera ainsi réduite (« titre non validé » au lieu de « absence de titre de transport »).

Un ticket est valable pendant deux heures après son oblitération. Des gens solidaires (et vous en faites peut-être partie) laissent parfois leur ticket en cours de validité sur les bornes des tourniquets du métro ou dans le bus. Ou alors il suffit de se baisser pour ramasser un ticket usagé. On verra après comment les lire.

Bon l’entrée sans ticket vous connaissez, coller quelqu’un au cul pour passer les portes ou sauter le portillon tout ça... Les amateurs de porte-clefs remarqueront les serrures des grandes grilles. Avant d’entrer en zone payante il faut bien regarder autour de soi, détecter la présence de contrôleurs ou agents de sécu à proximité qui pourraient vous griller, car le « franchissement illicite » (le flagrant délit de la fraude) est une amende assez chère et vous ne pouvez pas faire jouer votre ticket vierge. La présence d’agents planqués l’air de rien dans un coin peut signifier qu’il y en a d’autres ou des flics qui vous attendent un peu plus loin. Vous pouvez toujours demander à un voyageur que vous croisez s’il a vu les contrôleurs. Pour le bus ou le tram oubliez pas de jeter un coup d’œil par les fenêtres avant de vous aventurer plus loin. Les chauffeurs de bus de Paris ne jouent pas les contrôleurs en général (contrairement à ce que j’ai pu voir ailleurs) et vous laisse monter sans rien dire si vous leur envoyez des ondes positives.

Quand vous passez derrière quelqu’un, privilégiez les gens rapides, sans bagages, et qui seront aptes à vous encaisser si vous leur rentrez dedans. Pour les correspondances c’est pareil vous vous faufilez derrière quelqu’un. Vous pouvez aussi passer par l’espèce de tapis roulant en tubes métalliques pour les bagages dans certaines stations. C’est pas facile facile parce que ça roule et il faut se tirer avec les bras, mais c’est marrant. Attention c’est pas le plus rapide ni le plus discret.

Vous marchez dans les couloirs ? Ce n’est pas le moment de rêvasser. Soyez à l’affût des bruits de talkie. Suivez une foule de loin et voyez s’ils ralentissent à un tournant. Si ça commence à bouchonner, il y a peut être un contrôle. Si vous tombez sur les contrôleurs vous pouvez faire demi-tour, vous pouvez même courrir s’ils vous ont vu et qu’ils vous appellent, il n’y a pas de délit de fuite avec eux. Vous pouvez aussi passer au travers du contrôle s’il y a suffisamment de monde pour occuper tous les contrôleurs. Avoir un ticket à la main ou faire semblant de fouiller dans sa poche à ce moment là peut être un plus. Dans le bus il peut arriver, lorsqu’il y a beaucoup de monde, que les contrôleurs abandonnent avant d’avoir contrôlé tout le monde, ou vous oublient.

Pour les utilisateurs de smartphones et autres pc portables, il y a des logiciels ou réseaux genre twitter où les utilisateurs signalent la présence de contrôleurs à telle ou telle station. Renseignez-vous.

2 ) Contrôles et amendes

Vous vous êtes fais choper. Bon, je vous conseille de rester courtois car sinon ça pourrait vous couter encore plus cher, et puis certains de ces controlleurs sont aussi des humains pendant leur temps libre. Bref, vous pouvez tenter de dire que vous n’avez pas vos papiers. Il vous menaceront d’appeler les flics, soit tout de suite, soit après que vous leur ayez débité votre (fausse) adresse et noms. Et puis ils le feront ou pas. Si vous décidez de donner votre vrai nom, n’oubliez pas de leur sortir votre ticket vierge. Si vous pouvez payer tout de suite ça vous coûtera moins cher, sinon y’a les frais de dossier (comprenez « arnaque » ou encore « plus t’es pauvre plus tu payes »).

Vous pouvez choisir de ne pas payer vos amendes. C’est valable si vous n’êtes pas solvable et que vous ne comptez pas travailler. Je pense que si on se débrouille pas trop mal, même en payant ses amendes la fraude revient bien moins cher que les titres de transports.

Elle est tirée de cette page :
http://metro.samizdat.net/article.php3?id_article=63

Vous pourrez ainsi savoir si le ticket que vous avez ramassé est encore en
cours de validité. Pratique non ?

4 ) La faune et la flore du métro parisien

Vous pourrez croiser dans le métro les personnes suivantes (non exhaustif) :

  • des militaires. Ils ne vous feront pas chier quoi que vous fassiez tant que vous n’êtes pas violent ou armé.
  • des flics. S’ils vous voient frauder ils vous interpelleront, mais en profiteront en général pour vous fouiller sans vous mettre d’amende.
  • des contrôleurs. En chemise et veste ou gilet vert sombre. Il y en a des sympa comme il y a des grosses brutes vicieuses. Certains ne sont pas contrôlleurs à la base, mais plutôt guichetiers ou autres et on les assigne à ce poste de temps en temps.
  • des agents de sécu. En tenue « bleu volaille » ou en gilet vert mais avec la matraque en prime. Eux aussi jouent le rôle de controlleurs. Ils n’ont pas l’air d’avoir envie de rigoler.
  • le père noël, qui entre deux vacances au pôle nord vit quelque part sur la ligne 11.

5 ) Stations chaudes et emploi du temps

Les lieux :

Il peut y avoir des contrôlleurs ou flics partout évidemment mais on les
trouve le plus souvent :

  • dans les grandes stations comme République, chatelêt... Evitez place d’it qui est devenue le squat des crs.
  • dans les quartiers pauvres : les banlieux, barbès, les « portes » (Clignancourt surtout). Ils sont assez chaud et bien entourés dans ces endroits, ils ne se baladent pas seuls.

J’ai pu remarquer aussi que parfois quand on les voit à une station, on les
retrouve le lendemain à la station suivante. Il semble donc qu’ils suivent
parfois une ligne de métro pendant quelques jours.

Les moments :

Les contrôleurs peuvent être n’importe où n’importe quand, c’est ce qui fait leur charme. Ils peuvent travailler le dimanche. La semaine on les croise surtout en dehors des heures de pointes. Les vendredi et samedi soirs, en pleine effervescence, c’est surtout les flics et la sécurité que vous verrez, donc évitez le flag. Le transilien est en général tranquile en soirée.

6 ) BONUS : pourquoi frauder ?

Voici quelques raisons qui font que les gens fraudent.

  • C’est trop cher ! Et ça augmente tous les ans.
  • Transport gratuit pour tous ! Certaines personnes militent pour la gratuité des transports en commun. Le fait de frauder est ainsi un acte militant pour marquer leur désaccord. Les arguments avancés sont que les tickets représentent une faible part de rentrée d’argent pour l’entreprise de transport, une fois qu’on en a déduit le coût des contrôles (payer les contrôleurs, entretenir les machines à ticket etc.). A côté de ça les budgets apportés par la pub et les subventions seraient bien plus élevés (les chiffres sont difficiles à trouver. A ce qu’on m’a dit. La flemme de chercher). Plusieurs villes ont opté pour les transports gratuits, et ça se passe bien.
  • Contre le fichage. Les pass navigo contiennent une puce RFID qui enregistre les informations sur votre trajet. Il est possible d’avoir une carte sans puce, mais c’est encore plus cher ! Et les bénéficiaires de cartes gratuites (comme les gens qui touchent le RSA) ont obligation d’avoir la carte avec puce.

Voilà ce sont certaines des raisons de ne pas enrichir encore plus notre chère entreprise de transports, qui d’ailleurs se porte très bien. Je vais aussi citer en vrac qu’elle emploi des sans-papiers, que par ailleurs elle collabore aux rafles et expulsions, que certains agents sont de vrais fachos... A vous de vous renseigner pour voir par vous-mêmes, ne croyez pas tout ce qu’on vous dit.

Des militants du transport gratuit se sont organisés en « mutuelles », des groupes d’entraide pour faire face aux amendes. Le principe : chacun paye une cotisation mensuelle, de l’ordre de 5 à 8 euros par mois, et lorsqu’un membre se fait prendre, la caisse commune paye la contravention. C’est un système qui marche très bien. Vous pouvez d’ailleurs créer votre propre mutuelle rien qu’avec 3 ou 4 potes. Après il s’agit juste d’appliquer tous ces supers conseils pour pas se faire prendre trop souvent et ainsi ne pas ruiner l’asso :)

Voilà cet article est terminé, j’espère qu’il vous a plu. N’hésitez pas à écrire au mag pour donner vos trucs de fraude dans les autres villes ou ajouter des infos ici.

Et pour finir :

Pourquoi la police marche toujours 3 par 3 ?
Réponse : un sait écrire,
l’autre lire,
l’autre c’est le chef qui surveille ces dangereux intellectuels...

Tiré du magazine en ligne Rafale

Localisation : région parisienne

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