Face au Grand Paris de la Bourgeoisie Lutter pied à pied contre la gouvernance locale du capital

« Paris Métropole », « Métropole du Grand Paris », « Atelier international du Grand Paris », « Société du Grand Paris », « Grand Paris Express », « Grand Paris Aménagement », sous ces formules tape-à-l’œil, la bourgeoisie en bave déjà à la vue de marchés juteux mêlés au pillage des services publics et à la spéculation immobilière. Le « Grand Paris », c’est l’orgie des nantis sur le dépouillement du plus grand nombre ! Car ce redécoupage institutionnel signifie la soumission totale du territoire aux intérêts du MEDEF. Pour le prolétariat, c’est à dire l’immense majorité des travailleurs, le programme est d’une cruelle simplicité : austérité, chômage, exclusion sociale, relégation géographique, répression managériale et policière !

Assaut frontal contre le prolétariat

La mise en place du Grand Paris au 1er janvier 2016 fait suite à la loi du 3 janvier 2010 sur le Grand Paris et à la loi du 27 janvier 2014 de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles. Cette réforme institutionnelle et urbaine supprimera le conseil général et videra la commune de ses principales prérogatives. Il s’agit d’anéantir ce qui reste des « politiques sociales » et de cette infime pincée de démocratie directe que recelait encore l’échelon communal en héritage de la Révolution Française. Autrement dit, les très illusoires « boucliers sociaux pour les habitants » que sont les échelons municipal et départemental feront place à l’État promoteur de la prédation du marché. Les politicards de droite sont coupables. Ceux de gauche le sont tout autant (la gauche aux commandes locales qui sait fort bien recycler ses managers tel Pierre Mansat, superviseur de la mise en place de la métropole mais aussi président du conseil d’administration de l’Atelier International du Grand Paris). La bourgeoisie prévoit d’effacer les marqueurs sociaux d’un État censé jusque là redistribuer (a minima seulement) les richesses : services publics des collectivités locales, « autonomie » (toute relative) des communes sur l’aménagement urbain, aides sociales. Dès lors, le recentrage sur la valorisation du capital (50 Milliards d’euros « d’économies », dont 11 Milliards d’euros prélevés sur les collectivités locales, que seul paiera le prolétariat) passera par l’écrasement des salaires. Car bien loin d’être des îlots de protection dans le marché sauvage, les métropoles sont vouées à se concurrencer entre elles. Elles seront d’autant plus « performantes » qu’elles livreront la propriété publique au lucre, rendront leurs territoires attractifs pour les patrons et les rentiers.

Fluidifier, rentabiliser, gentrifier, surveiller, virer, punir

En surface, un « choc foncier ». L’attaque tous azimuts sera rendue plus efficace par la fusion des agences foncières pour :

Densifier et étendre le tissu de transport rapide vers les pôles d’exploitation, en reliant un réseau express banlieue-banlieue avec les lignes de métro traversant Paris,
Libérer un maximum de terrains pour les multinationales du BTP et toutes leurs filières (Bouygues, Vinci, Eiffage, SADEV,…). Sous couvert de la relance de la construction (70 000 logements par an), la spéculation foncière et immobilière s’envolera.
Les plus-values réalisées par l’État et le privé rendront aussi accessibles qu’attractifs des espaces « nettoyés » socialement, sans pauvres, par conséquent plus chers. Loin de ces quartiers « gentrifiés », la « populace » sera reléguée à la lointaine banlieue. Dans cet ordre social insupportable, les milices privées proliféreront pour garantir brutalement la sécurité des riches décomplexés.

En arrière fond : nous et nos vies de travailleurs, étudiants, chômeurs, retraités. Les nouvelles clinquantes saloperies que la racaille bourgeoise est fière de nous concocter, ce sera à nous de les payer (des dizaines de Milliards d’euros à régler via les impôts, les augmentations tarifaires et baisses salariales). Nous continuerons à être trimbalés sous tension et sous surveillance, dans des transports en commun aux tarifs ruineux. Les règles managériales continueront de s’abattre sur le personnel des multinationales (RATP, SNCF, RFF…) mais également sur celui des collectivités territoriales, dont les conditions de travail ne cessent de se délabrer : suppression et fusion de services, harcèlement, mise au placard, contrats précaires et autres licenciements. Un seul mot d’ordre : Modeler les « services publics » aux paramètres de la « performance » économique, pour satisfaire des besoins solvables et non les besoins sociaux.

La "ville", même en rouge, c’est l’enfer pour les prolétaires

La décomposition des anciennes forces d’encadrement du prolétariat (la communisterie : staliniens du PC, extreme gauche, syndicats) révèle crûment les missions politiques que celles-ci se sont assignées depuis des décennies pour mieux préparer le terrain à toutes les offensives du capital :

Collaborer étroitement avec le patronat, en anticipant ses besoins économiques, en intégrant ses impératifs antisociaux, en faisant reposer ses coûts sur l’État (ex : reproduction des infrastructures, logement, formation ou répression des travailleurs,...).

Participer au défonçage de quartiers entiers, comme à Ivry ou à Aubervilliers, pour les offrir aux promoteurs immobiliers, aux banques, aux assurances et aux bobos.

Axer le fonctionnement de la Fonction Publique sur l’idéologie et les attentes du marché ; Traquer la « feignasse de fonctionnaire ». Plus généralement, les coupes à la hache dans les budgets publics masquent le détroussage des travailleurs par les opérateurs financiers (banques, fonds de pensions), sous couvert du remboursement de « la dette ».

Neutraliser la contestation prolétarienne au travers, notamment, du clientélisme et du sabotage des mobilisations sociales (par les centrales syndicales).

Miser sur l’abrutissement confessionnel, en aidant matériellement et financièrement les organisations religieuses, lesquelles savent si bien propager la peste identitaire, la lèpre communautariste, ces gages de l’autodestruction des opprimés.

S’organiser pour engager une lutte autonome généralisée

Organisons-nous en assemblées autonomes, en comités de lutte, virons les bureaucrates, arrêtons le travail dans les collectivités locales, les transports, la Poste, les hopitaux, l’Education. Coordonnons les actions et étendons la lutte dans les entreprises et les quartiers. Reprenons le contrôle de ce dont le capital nous a dépossédé : la production, la nature, le logement, l’alimentation, le transport, la communication.

Brisons ces funestes projets qui ne serviront jamais le vivant. La fabrication d’un monde sans classe passera par l’Humanité libérée de l’exploitation capitaliste.

Mots-clefs : Grand Paris
Localisation : région parisienne

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