Expulsion sans délai de la MER de Saint-Mammès - Don de matériel à des lieux collectifs

La Maison de l’Écologie et des Résistances de Saint-Mammès (77) vient d’apprendre son expulsion immédiate. Nous dénonçons cette décision qui provoquera l’abandon d’un lieu que nous avions fait revivre et remis à disposition de habitant·es. Nous souhaitons que le matériel que nous avons accumulé servent à d’autres lieux collectifs.

La justice a tranché : nous devons quitter la Maison de l’écologie et des résistances de Saint-Mammès sans délai. Nous avions ouvert ce lieu, ancienne Bourse d’affrétement propriété de l’État abandonné depuis plusieurs années, en septembre. La justice a choisi : entre un lieu habité et des personnes mises à la porte, elle préfère que nous soyons à la rue. Entre un lieu vivant et un lieu vide, elle préfère le vide. Entre un lieu entretenu et une ruine en devenir, elle préfère la ruine. Entre des activités sociales et culturelles d’intérêt général, et le dogme de la propriété privée absolutiste, elle choisit la seconde.

Pourtant, en 6 mois, nous avons réhabilité les lieux qui en trois ans d’abandon s’étaient fortement dégradés et dont les murs et plafonds étaient couverts de moisi. Nous avons ouvert une gratuiterie où chacun·e pouvait expérimenter un mode d’échange écologique et non marchand et à visée sociale. Nous avons accueilli des activités culturelles et artistiques. Nous avons permis à des artistes de travailler dans un lieu ouvert et gratuit. Nous avons accueilli des moutons, adopté des poules, nous y avons vécu, grandi, appris. Pendant six mois, ce lieu était habité. Nous avons créé du lien avec les habitant·es du territoire, enthousiastes à l’idée de voir ce bâtiment vivre à nouveau et de voir se créer un lieu de rencontres et de solidarité dans un monde qui en manque cruellement.

Mais face à la beauté et à la solidarité, la justice n’a aucun scrupule à nous mettre à la rue en pleine pandémie, nous privant même du délai -pourtant de droit- de la trêve hivernale, à condamner des personnes précaires à rembourser à l’État expulseur ses frais de justice, et un bâtiment à retourner à l’abandon. Car l’objectif n’a jamais été la justice ou la paix, mais uniquement la défense des intérêts de quelques notables à l’ego froissé et du désordre établi.

Cette décision cruelle est à l’image d’une politique de plus en plus dure envers quiconque cherche à décider pour soi-même et s’organiser pour reprendre collectivement du pouvoir sur nos existences. Nous sommes inquiet·es de la violence de plus en plus déchaînée d’un État qui utilise tous les moyens à sa disposition pour maintenir les privilèges de quelques uns, multiplie les lois liberticides, et dont la justice tord les propres lois pour mener une répression de plus en plus extrémiste.

Nous sommes inspiré·es et espérons inspirer les nombreux collectifs qui investissent des lieux laissés à l’abandon pour constituer des ilots de solidarité et de démocratie.

Pour que ces lieux puissent continuer à exister, nous aimerions que nos meubles et autres affaires servent au maximum à des projets collectifs (squats politiques ou d’hébergement, organisations de lutte...)

Nous avons une grand quantité de meubles (étagères, bibliothèques, tables, chaises, vaisselier, réfrigérateur, poêles, table en inox, une douzaine de matelas 1 et 2 places, canapés...) ainsi que de la vaisselle, des livres, des vêtements (notamment beaucoup de vêtements bébé) et des jouets pour enfants, à venir chercher sur place à Saint-Mammès dans le sud de la Seine-et-Marne.

Pour nous contacter : mer-stmammes@riseup.net
Ou 07 66 77 27 33

Localisation : Seine et Marne

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