« Paris est grand de sa banlieue » Jeudi 16 avril 18h30
Discussion autour de « De la banlieue rouge au Grand Paris » (ed. La
Fabrique) avec son auteur Alain Rustenholz
Alors qu’en 2016, la métropole du Grand Paris regroupera la capitale et
les trois départements adjacents, Alain Rustenholz visite l’histoire de
24 communes encerclant Paris, 24 qui avaient voté Front populaire aux
élections de 1936, et qui formaient par leurs usines, leurs centrales
électriques, leurs incinérateurs, et leurs Habitation à Bon Marché (HBM)
pour les ouvriers, la ceinture rouge du communisme municipal autour de la
capitale. Précisons que toutes les mairies n’étaient en vérité pas
tenues par le PCF, et chaque chapitre du livre, consacré à l’une des
communes, raconte les réalités politiques et toutes les histoires des
frontières d’avec Paris, autant que celles entre riches et pauvres ou
encore celles imposées par une voie ferrée ou un aménagement urbain.
A lire l’histoire qu’il retrace, la transformation de la ville, sa
"gentrification", efface (sauf à quelques traces éparses) le Paris
ouvrier des banlieues populaires. Nous discuterons de comment hériter et
se rapporter à ce passé alors que le Grand Paris impose ses grands
projets.
Jules Romains écrivait en novembre 1928 (…) : « Pour dire les choses en gros, sans nuances, il n’y a que Paris qui ait une banlieue. Et sans doute ne l’aura-t-il eue à ce point de singularité et de perfection pathétique qu’à peine l’espace d’un siècle : du début du Second Empire, jusque dans les années 1940 ou 1950 »
On peut lire sur le site de l’auteurun texte qui résume le projet de son livre.
Mardi 21 avril à partir de 19h, (début de la discussion à 19h30) nous accueillerons Jean-Luc Swertvaegher, psychologue clinicien au Centre Georges Devereux
Nous discuterons avec lui du rapport problématique de la psychiatrie et
de la psychanalyse au transsexualisme, à partir du travail qu’il a
réalisé à la demande des différentes associations de personnes
transsexuelles, à travers l’approche ethnopsychiatrique.
« "Que se passe-t-il quand les psy se retrouvent face à des patients
qui refusent d’adhérer à leurs théories – ou plus précisément qui
refusent de se soumettre à ce à quoi les obligeraient les théories psy
?[...] Quand les psy, après avoir échoué à convaincre leurs patients,
que pour leur bien, il serait nécessaire que ces derniers acceptent de «
changer ce qu’ils ont dans la tête », se retrouvent finalement
contraints d’être ceux qui devraient « changer ce qu’ils ont dans la
tête » ? Que devient la psychothérapie quand elle s’adresse à des
humains dont la construction évolue sans cesse du fait de se réaliser en
prise directe avec des opérateurs high-tech de transformation du monde
alors que la construction des psy est armée par des théories qui, elles,
exigent que le monde reste peuplé par des êtres dont le fonctionnement
aurait été défini une fois pour toutes ?..." Jean Luc Swertvaegher »
Pour en savoir plus sur le centre Georges Devereux :
http://www.ethnopsychiatrie.net/
Jeudi 30 avril, 19h30. La Fabrique des armes de la police
Matraques perfectionnées, flashball, LBD40, grenades de désencerclement,
grenades assourdissantes et aveuglantes, canons à sons et canons à eau,
le nombre et la violence des armes du maintien de l’ordre ont plus que
doublé ces 20 dernières années. Les tenues ignifugées de la gendarmerie
par exemple ont tout juste 20 ans, elles ont été adoptées en 1994 après
une importante manif de pêcheurs à Rennes. Quand au flashball, il équipe
les troupes policières depuis 1995. Ces derniers mois, de nombreuses
manifs, rassemblements, et procès attaquaient la violence des armes de
la police (dont cette action à Paris).
Cette soirée est l’occasion de présenter de nouveau ces armes, mais plus
particulièrement dans quelles conditions et où elles sont fabriquées.
Leur expansion repose évidemment sur toute une industrie, un peu partout
en France, qu’il s’agit de rendre visible. On discutera plus largement
de comment et pourquoi l’on pourrait s’opposer à ces fabriques de
l’armement policier.
Le café librairie Michèle Firk est une librairie et un café.
On y trouve des romans, des tracts, des revues,des essais et des bandes dessinées. L’occasion se mélange au neuf et les petits éditeurs y ont une bonne place. On n’y trouve pas tout ce qui sort, mais un peu de tout ce qui nous intéresse. « Nous », c’est la dizaine de cafetiers-libraires organisés en association pour créer un lieu hybride ouvert sur la ville. On y vient pour farfouiller, bouquiner, boire un café, participer à une discussion autour d’un livre ou d’une lutte ou juste comme ça.