Deuxième Assemblée Générale - Femmes contre le projet de loi travail

On remet ça ! Re-venez nombreuses pour discuter et prendre ensemble des décisions pour lutter contre la loi travail, et plus globalement la situation des femmes dans le monde du travail au sens large.

Texte introductif d’une des participantes de l’AG du 23/04.

« J’aimerais que vous écriviez un courrier pour moi. Un courrier pour informer mon employeur que je préfère rester sur le site où je suis actuellement. Parce que même si la nouvelle affectation a été recommandée par le médecin du travail, je préfère prendre sur moi, avoir encore un peu mal, plutôt que d’avoir une à deux heures de transport pour me rendre au travail ». Ce bref récit que je viens de vous faire est l’illustration de cette guerre journalière du travail contre les être humains, dont je suis le témoin en tant qu’écrivaine publique dans un centre social. Je suis une fois par semaine la main administrative de tout un tas de personnes dans l’incapacité d’écrire pour résoudre leurs problèmes quotidiens. Je suis à l’avant poste de toutes les demandes concernant la couverture médicale universelle, les demandes de CAF, les formulaires HLM, les procédures de divorce...et cetera et même si de nombreux hommes viennent à ma rencontre, force est de constater que le travail du revenu social, c’est-à-dire toutes les prestations reversées par l’État pour joindre les deux bouts, est principalement réalisé par des femmes. Outre cette expérience qui ne fait qu’assurer ma conviction féministe, je garde en mémoire les différentes maladies de ma propre mère : opération du canal carpien et problèmes de genoux à force de porter des courses et de réaliser des tâches à répétition. Des accidents du travail domestique non reconnus comme métier à risque. Je pense à mes copines qui à l’université se prennent des remarques déplacées par leur professeur et à qui l’ont demande de mettre en avant leurs origines et le fait qu’elles sont femmes lorsqu’elles organisent une rencontre universitaire. Je me remémore ces femmes qui pensent avoir égalisé les hommes à jouer leur jeu dans le monde du travail, mais se retrouvent à devoir répondre à la question suivante durant l’entretien d’embauche : « envisagez-vous d’avoir des enfants dans l’avenir ? ». Je pense à ma copine, travailleuse au restaurant du CROUS de mon université, qui calcule ses indemnités de retraite et qui se trouve obligée de prolonger ses années de travail pour pouvoir partir avec un peu plus de 400 euros par mois. Je pense à cette femme à Belleville, qui s’était prise une baffe gratuitement par un homme, s’autorisant ce geste parce qu’elle était immigrée et prostituée. Je pense à moi qui ai dû batailler pour faire la plonge parce que j’en avais assez de faire du service dans la pizzeria où j’étais serveuse, parce que mes supérieurs considéraient ce poste comme dévolu aux hommes. Je pense à toutes ces filles militantes qui font tout le travail politique mais qui se taisent durant les grandes assemblées générales. Je pense à plein de choses et cela déborde largement la question du travail.
Je profite de cette lutte actuelle contre le projet de loi El Khomri afin de réaliser un espace commun, une lutte commune et une conscience commune. Les femmes représentent la majorité de la classe sociale des précaires. Et nous sommes pour moi une classe sociale à part, car nous réalisons des métiers définis comme féminin. Il n’est pas question seulement ici de parler et de s’organiser contre son employeur, mais contre tous les types de patrons que nous rencontrons dans notre vie. Il est effectivement important pour nous d’être autonomes économiquement, mais qui peut dire réellement que le travail a libéré les femmes ? Personne. Et si certaines se sentent l’égal des hommes, derrière chaque grande femme se cache une autre femme.
J’ai dans l’espoir que nous puissions ici discuter, échanger sur nos conditions de vie et de travail, proposer des idées dans le court et long terme et agir. Et pourquoi pas nous confronter, car nous sommes « des femmes » et non « la femme » et que nous devons rester vigilantes sur nos différences d’expérience et les reconnaître pour ne pas reproduire les divisions qui nous séparent. »

Assemblée générale pour se réunir en non-mixité dans le contexte de la lutte contre le projet de loi travail dit « Loi El Khomri » et discuter des Femmes et du travail sous toutes ses formes (femmes au chômage, femmes au foyer, salariées, étudiantes, lycéennes et retraitées vous êtes les bienvenues).
A l’initiative de quelques femmes investies dans les luttes pour les femmes, à travers des discussions en non-mixité, des syndicats, ...

Dans le but de s’organiser pour agir.

BOURSE CENTRALE

Salle JEAN JAURES

3, rue du Château d’eau - 75010

SAMEDI 30 avril de 14h00 à 17h00

*ouvert à tout le monde excepté les hommes cis-genres.

Mots-clefs : anti-sexisme | femmes
Localisation : Paris 10e

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