Coup de filet ? Un récit qui prend l’eau. Retour sur la manif contre Stern et Moutot - AG Antifa Paname
Samedi 5 Octobre, une soixantaine de personnes ont répondu à l’appel public de l’AG Antifa Paname. Ce rassemblement avait pour objectif de perturber la séance de dédicace des éditions Magnus où était présente toute une clique de fascistes, conspirationnistes et transphobes notamment Marguerite Stern, Dora Moutot et Laurent Obertone.
L’événement qui devait se tenir dans un grand bar cossu au sein du 11e arrondissement a du être déplacé dans une petite péniche sur les quais du 5e arrondissement en raison de notre appel à se rassembler à République.
En apprenant le nouveau lieu de cette petite sauterie, les camarades présents dans le rassemblement ont décidé de s’y rendre en cortège et se sont retrouvées nassées par la BRAV-M sur le boulevard Saint Germain. 64 personnes ont été interpellées dont 55 en garde-a-vue (GAV).
Pendant les interpellations et les GAVs, la police a , comme à son habitude, fait preuve de racisme et de transphobie, materialisés par des violences physiques, sexuelles et verbales envers certaines camarades. Nous réaffirmons toute notre solidarité avec les personnes subissant le racisme, la transphobie, la répression et les violences systémiques de la police.
Malgré la répression, nous avons su nous tenir ensemble de la rue au tribunal en passant par les sorties de GAV, où de nombreuses personnes se sont rendues spontanément en soutien. L’écrasante majorité des camarades s’en sortent sans poursuites pénales, une grande partie ont aussi refusé de donner leur signalétique (photos et empreintes) et leur ADN et personne n’a rien déclaré à la police.Certaines se sont vues remettre une convocation visant à récupérer leur signalétique (ADN et/ou empreintes). Nous vous recommandons de ne pas vous y rendre, ce n’est pas un délit et vous invitons à communiquer avec l’AG en cas de suites judiciaires ou de nouvelles convocations afin de préparer une défense collective.
Parmi les camarades dont la GAV a été prolongée, 2 ont été déferrés. Le premier, accusé de participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations et de refus de signalétique, écope d’un contrôle judiciaire en attendant son procès (avec pointage hebdomadaire et interdiction de manif’ en IDF). Le deuxième, accusé des deux mêmes chefs d’accusation que le premier, avec en plus violences sur PDAP avec 3 jours d’ITT, est actuellement en détention provisoire (DP) à la maison d’arrêt de Fresnes. Cette ordure de juge Coquio, se torchant littéralement avec le principe des garanties de représentation (GR, documents servant à garantir que l’on va se rendre au procès), a motivé la décision de la cour en argumentant que l’identité du prévenu n’était pas établie, malgré la présentation des GR. À l’annonce de la détention, les nombreuses personnes venues en soutien, insultent copieusement le juge ou la proc’, montrant encore une fois et jusqu’au tribunal leur solidarité avec les camarades.
Leurs procès auront lieu les 26 et 27 Novembre prochains. De plus, l’audience de demande de mise en liberté du camarade en DP aura lieu le 15 Octobre à 13h30. Nous appelons tout le monde à venir au TJ de Paris (Porte de Clichy) à ces dates en solidarité, pour ne laisser personne seul face à la répression !
Très vite, les médias fafs ainsi que Stern, Moutot et leurs amis, se sont saisis de cette affaire pour se victimiser et dénoncer une alliance conspi entre « antifas » et un « lobby transactiviste » tandis que les médias de gauche ont tenté de construire une image innocentiste et pacifiste de l’action, se dissociant de fait des camarades. Nous considérons que ces deux postures sont complémentaires et aboutissent au même effet : un bornage de la séquence autour de la question de la violence et donc une dépolitisation de l’événement. La généralisation de la parole transphobe actuelle s’inscrit dans une offensive réactionnaire globale et c’est en tant que telle que l’AG Antifa a décidé de la combattre ce samedi 5 octobre, invitant tout un chacun à s’engager dans la lutte contre les transphobes et leurs alliés fafs.
La stratégie de la police d’arrêter et de mettre en GAV massivement lors de cette action, sans réels dossier à monter pour poursuivre en justice, montre que la préfecture cherche à décourager ce type d’appels publics, en plus de ficher les participantes à la lutte dans la rue contre les fafs. Nous réaffirmons le besoin de ce mode d’organisation ouvert et public (complémentaire avec beaucoup d’autres modes d’organisation), qui a pu aussi montrer son efficacité. En juin, c’est suite à l’appel public de l’AG Antifa Paname que la librairie Vincent, enseigne fasciste et négationniste situé dans le 7e arrondissement, avait vu sa facade être joyeusement redécoré, sans aucune interpellation.
L’AG Antifa Paname a été créée dans le but de s’organiser collectivement et concrètement contre les fascistes sans que cela soit délégué à l’État, à des groupes de spécialistes ou aux partis/syndicats. Considérant que l’antifascisme se doit d’être l’affaire de tous, ses appels à AG ou à action, et son organisation, sont systématiquement ouverts et publics afin de permettre au plus grand monde de s’investir dans la lutte, des mots d’ordres à la pratique.
Aujourd’hui, il ne dépend que de nous de tirer les leçons de cette action et de reprendre l’offensive.
Tirons de la force des réussites comme des échecs de samedi dernier et organisons la solidarité avec le camarade !
Nous appellons à rejoindre l’AG Antifa lors des prochaines AG/actions afin d’intensifier la lutte !
Pour rappel :
- Audience de Demande de Mise en Liberté du camarade en DP : mardi 15 octobre, 13h30, TJ de Paris (Porte de Clichy)
- Procès : les 26 et 27 novembre prochains au TJ de Paris (Porte de Clichy)
Nique la transphobie, nique les fafs et crêve la taule !
AG Antifa Paname