Depuis les mobilisations contre les réformes Blanquer pour une pseudo-école de la confiance spoliée en école de l’autorité et de la souffrance, la colère ne fait que grandir et prendre de l’importance. Depuis la rentrée, nous sommes montés à un cran supérieur sur l’échelle de la violence institutionnelle dans l’éducation. Un point de non-retour a été franchi. Le suicide supplémentaire d’une collègue a accentué notre détermination à revendiquer des mesures radicales pour l’éducation. La souffrance des enseignants, des accompagnants, mais aussi des élèves est de plus en plus palpable. Malgré les multiples remontées, alertes et revendications, depuis plusieurs années sur les conditions de travail et d’accueil, la situation est de plus en plus désastreuse. Malgré nos mobilisations nationales, cette année contre la loi Blanquer, aucune mesure n’est prise pour améliorer les conditions de travail et d’accueil des enfants. Notre parole est méprisée, on nous crache dessus, on se joue de nous.
Les arrêts maladie pour surmenage, burn-out, stress, épuisement professionnel sont de plus en plus répétés. Et même ça n’est pas estimé. On s’en fout considérablement. On tue les profs à petit feu !
La situation dans l’école publique se dégrade de manière permanente. La future réforme des retraites ne faisant qu’enfoncer le clou de l’acharnement ! Nous sommes déjà épuisés, près de 40% des profs pensent à une reconversion et nous allons devoir travailler dans ces conditions plus longtemps et pour une retraite rognée.
La même logique de rentabilité et de marchandisation nous rattrape :
- multiplication des tâches administratives, programmes indigestes, manque de moyens humains (AVS, animateurs, RASED) et matériel, inclusion des élèves en situation de handicap bâclée dans des classes surchargées, plus de suivi des élèves (ortho, ASED, psy, etc.), abandon des équipes par la hiérarchie, charge mentale oppressante, casernement, classes surchargées, pressions (évaluations, formulaires, réunions, etc.), ressources humaines absentes, médecine du travail inexistante, (un médecin du travail pour tout le département), autrement dit personne. Médecine scolaire idem. Hiérarchie oppressante et incompétente, malveillante envers son personnel, embauche de contractuels, formation insuffisante, enseignants baladés d’un coin à l’autre du département tel des pions que l’on utilise pour boucher des trous sans prise en compte de leur situation privée…
L’humain ne fait plus partie des priorités du gouvernement. Se cachant derrière une pseudo-image bienveillante avec son slogan « École de la confiance » il cherche à réduire les coûts.
On veut faire culpabiliser les personnels, les parents et les enfants sur la future réussite ou non de leurs enfants sans devoir prendre des mesures à la hauteur et donner des moyens à l’école publique !
Il est donc primordial et fondamental que le secteur éducatif ne se cache plus et dénonce radicalement ces situations intolérables. Nous ne devons plus accepter l’insupportable.
Nous devons et sommes obligés de ne plus juste dialoguer et débattre de ces faits que l’on connait et dénonce. On doit maintenant mener des actions dures et radicales qui provoqueront un réel rapport de force.
D’AG spécifiquement étiquetées Éducation aux AG interpro en lien avec la Commission du travail social, il n’a pas fallu longtemps. Nous convergeons et nous nous organisons.
Ce jeudi 14 novembre, une AG énormément partagée dans les réseaux de militants, les syndicats, les lieux de travail et de rencontres, devant les écoles, à la gare, etc. a de nouveau été organisée à Brétigny-sur-Orge, invitant les travailleurs du privé et du public, les étudiants et les retraités, les chômeurs et les actifs. Nous étions environ 70 venus s’informer sur la future réforme Macron - Delevoye sur les retraites. Les présents ont pu informer des problématiques sur leur secteur puis nous avons majoritairement débattu sur la lutte à venir du 5 décembre et au-delà.
Nous sommes de plus en plus nombreux mobilisés et investis, en colère et déterminés à s’organiser.
La grève massive et conjointe est nécessaire et déterminante dans tous les secteurs.
Pour cela :
- Des AG se dessinent pour discuter de la reconduction et des modalités d’actions possibles. (Le 4 décembre, veille de mobilisation est organisée une AG de la Commission du travail social d’Île-de-France, à Paris).
- Un groupe Facebook a été créé afin de nous permettre de nous coordonner, d’échanger et de partager en vue des futures mobilisations. « MOBILISATION Interpro 91 »
- Des bus sont affrétés par des syndicats pour le 5 décembre afin de pouvoir rejoindre la manifestation parisienne.
Le capitalisme nous tue, détruisant les services publics et l’humain petit à petit. Tous les secteurs sont touchés. Nos conditions de travail sont désastreuses et nos retraites bientôt rognées pour des cadeaux au capital.
Organisons cette lutte à la base, sur nos lieux de travail, dans nos villes et nos départements. Discutons, informons et rencontrons-nous.
Hirondelle A