Blocus, manifestations et affrontements : 3000 lycéens/lycéennes en colère contre la Loi Travail à Montpellier

Quand les lycéen­nes et lycéens mani­fes­tent contre la Loi Travail et font recu­ler les CRS ... Lire tout l’article sur le site Le Pressoir

Ce jeudi 14 avril à Montpellier, les lycéen-ne-s avaient décidé de se mobiliser massivement, avec un blocus général de nombreux lycées. Ce blocus coordonné à travers la ville est issu de la volonté des lycéens d’amplifier le mouvement qu’ils mènent depuis deux semaines contre la Loi Travail.

Blocages et cortèges convergents

Dès 5h du matin, des piquets de grèves se sont formés devant de nombreux lycées, dont Clémenceau, Agropolis, Monnet, Mermoz, Guesde et d’autres. Alors que devant Georges Clémenceau, une barricade était érigée à travers le boulevard, les lycéen-ne-s de Mermoz bloquaient les rails de tramway à l’aide de poubelles enflammées. Avant 9h, un cortège est parti du lycée Jean Monnet, ou le proviseur avait demandé la veille aux parents de ne pas emmener leurs enfants au lycée ce jeudi. Le petit cortège s’est grandement étoffé à l’arrivée devant le lycée Jules Guesde, rejoints par des élèves des lycées professionnels Léonard de Vinci et Jules Ferry, dont la fermeture administrative avait été décrétée suite aux blocages de ces établissements le 11 avril. Au même moment, la barricade bloquant le boulevard Clémenceau faisait face à l’attaque des CRS, ce qui a provoqué la dispersion dans les rues alentour des lycéens. Au lycée Agropolis, les élèves qui bloquaient les entrées se sont aussi lancés dans une longue manifestation à travers la ville, en direction de la place de la Comédie. Une fois arrivés en centre-ville, les lycéen-ne-s venant de Jean Monnet, Jules Guesde, Léonard de Vinci et Jules Ferry ont été rejoints par les élèves du lycée Clémenceau, qui patientaient dans les rues adjacentes, afin de former un cortège dynamique en direction de la Comédie, puis de l’Esplanade Charles de Gaulle.

Résistance face aux assauts des CRS

Les différents cortèges venant de nombreux lycées se retrouvant aux alentours de 10h sur l’Esplanade Charles de Gaulle, forment une masse compacte d’environ 3000 lycéen-ne-s, scandant des slogans contre la Loi Travail. La mise en place subite d’un important dispositif policier barrant par l’arrière l’accès au centre-ville provoque ensuite quelques mouvements de foule en direction du lycée Joffre. En effet, la préfecture semble avoir donné la consigne d’intimider et de réprimer la mobilisation lycéenne, contrairement aux précédentes manifestations syndicales et étudiantes. Des tirs de grenades lacrymogènes envahissent l’Esplanade et le parc d’une fumée, provoquant la riposte timide d’une vingtaine de lycéen-ne-s, munis de pierres. Face à l’avancée des CRS, de plus en plus de lycéen-ne-s s’organisent spontanément en dépavant les marches du Corum afin de se procurer des projectiles pour riposter à l’agression policière. Si, durant la première demie-heure, les lycéen-ne-s refluent en masse sous les gaz lacrymogènes, progressivement une solidarité se met en place, combinant distribution de sérums physiologiques et recherche d’extincteurs dans le parking souterrain. La résistance acharnée des lycéen-ne-s permet ainsi de faire reculer les CRS, qui sont obligés de se replier face aux centaines de lycéens leur lançant des projectiles. Afin d’empêcher toute tentative de reprise de l’Esplanade par la police, une cinquantaine de lycéen-ne-s, encouragés par des étudiants de l’Université Paul Valéry et un syndicaliste CGT, forment un sit-in devant la ligne de CRS. Cette tentative pacifiste se fera immédiatement et copieusement gazée par les forces de l’ordre, qui profitent alors de l’occasion pour se redéployer sur la place.

Le cortège étudiant, qui était parti de l’Université Paul Valéry, arrive peu avant 13h, accompagné de quelques salariés mobilisés, arrive alors sur la place, derrière le camion sono du syndicat Solidaires. L’arrivée de ce cortège galvanise la foule lycéenne, qui redoublent leurs tirs en direction des lignes de CRS. Ces derniers tirent alors immédiatement des grenades lacrymogènes en direction du cortège étudiant, provoquant sa dislocation dans un mouvement de repli désordonné, seul le camion parvenant à entrer sur l’Esplanade.

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Biensur cela ne se finit pas là. La police se venge le lendemain, dans une journée de répression sans précédent à Montpellier. La machine se met en branle et après la police c’est la justice qui s’acharne sur les lycéens et lycéennes mobilisé-e-s.
On essaye de ne pas rester les bras croisés et de réagir collectivement face à répression. Dans ce contexte l’assemblée générale contre l’état d’urgence communique sur sa réaction collective à la répression judiciaire et policière.

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