Bilan de l’action du collectif de soutien aux manifestants durant la COP 21

Bilan de l’action du collectif de soutien et constat général sur la répression durant les deux semaines de la COP 21 après la manif du 29 novembre.

Bilan de l’action du collectif de soutien aux manifestants durant la COP
jeudi 17 décembre 2015

Le Collectif de soutien aux manifestant interpellés durant la COP 21 s’est formé suite à un appel à une réunion publique au Rémouleur le 11 novembre 2015. Dans cet appel, il était notamment précisé :

« Le collectif soutiendra activement toutes les personnes qui auront été arrêtées parce qu’elles se seront opposées à la COP21, dans la mesure où ces personnes solliciteront son aide. Il apportera à l’avance l’information et le soutien nécessaire pour les actions qui seront organisées dans le cadre de l’AG parisienne contre la COP 21. Il ne se dissociera d’aucune forme d’action entreprise contre la COP 21. Il cherchera à se coordonner, si nécessaire, avec les autres formes de défense collective auto-organisées qui pourraient émerger. »

Le collectif a assuré des permanences quotidiennes entre le jeudi 26 novembre et le dimanche 13 décembre. Il a diffusé des documents traduits en anglais, allemand et italien concernant les gardes à vue, les procès et l’état d’urgence. Il a fourni à toutes celles et ceux qui le demandaient des informations juridiques et sur la répression. Il a diffusé, chaque jour, des noms d’avocats susceptibles d’assurer la défense des personnes interpellées.

Sur les 316 ou 317 gardes à vue annoncées par le ministère de l’Intérieur après la manifestation du dimanche 29 novembre, le collectif a pu assurer le suivi d’environ 95 d’entre elles grâce aux informations fournies par les proches des personnes arrêtées. Il a pu faire de même avec les six placements en centre de rétention administrative (CRA) suite aux journées du samedi 28 et dimanche 29 novembre.

21 personnes ont fait appel, durant leur garde à vue, à l’assistance d’un avocat dont le nom avait été diffusé par le collectif (20 après la manif de dimanche, une par la suite). En réalité, davantage de personnes avaient désigné un de ces avocats mais la désorganisation généralisée des services de police le dimanche dans la nuit face à l’afflux des personnes arrêtées, ainsi que la mauvaise volonté des flics dans certains cas, a empêché que certaines personnes puissent être assistées par l’avocat qu’elles avaient voulu désigner. Les quatre personnes qui sont passées en comparution immédiate mardi et mercredi après la manifestation ont toutes été défendues par un avocat dont le nom avait été diffusé par le collectif.

De plus, des avocats dont les noms ont été proposés par le collectif ont assisté quatre personnes en garde à vue et deux d’entre elles durant leur déferrement au palais de justice pour une action qui a eu lieu dans la semaine suivant la fin de la COP.

Le collectif aidera financièrement les personnes touchées par la répression pendant la COP 21 grâce aux bénéfices du concert de soutien organisé à la CNT et aux divers dons qu’il a reçus.

Le collectif va continuer à assurer, si nécessaire, le suivi de la répression qui a eu lieu durant la COP 21. La ligne téléphonique ne fonctionne plus à compter de ce jour mais le collectif reste joignable à l’adresse mail suivante :cosomi@riseup.net

Constat général sur la répression pendant les deux semaines de COP21

Ce communiqué vient compléter le bilan sur la répression après la manifestation du 29 déjà publié ici

Pour les cas où il a été sollicité et amené à intervenir, le collectif constate que la répression n’a plus atteint les mêmes sommets qu’après la manif du 29 novembre. Il y a eu de nombreuses interpellations, surtout suite à des actions visibles (à la Défense, au Louvre, au Parc Monceau, etc.). Ces interpellations ont été suivies, selon les cas, de contrôles ou vérifications d’identité, de gardes à vue et dans des cas plus rares de déferrements. La suite en a été dans la plupart des cas des « rappels à la loi », c’est à dire une mesure alternative aux poursuites qui ne constitue pas une condamnation et n’entraine pas d’inscription au casier judiciaire. A plusieurs reprises, les interpellations ont été suivies « d’auditions libres » parfois accompagnées de recommandations orales des flics de « rester à la disposition de la police » en attendant les instructions du parquet… On constate encore une fois que ces auditions n’ont de libre que le nom et qu’elles se font toujours sous la menace d’une mesure de contrainte comme la garde à vue.

Toujours durant la COP, une action de Greenpeace a donné lieu à une ordonnance pénale à l’encontre de 13 personnes accusées d’avoir pénétré dans un monument historique (L’Arc de Triomphe). Enfin, deux jours après la fin de la COP 21, une action à Beaubourg a conduit quatre personnes en garde à vue. Deux d’entre elles ont été déferrées et se sont vues remettre une convocation pour un procès ultérieur.

Localisation : région parisienne

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