Alors que l’État turc continue sa « sale guerre » contre les Kurdes, les minorités, les femmes, les réfugiés et les opposants politiques en Turquie (répressions, assassinats ciblés, massacres et état de siège dans certaines villes de l’est, arrestations des élus du parti HDP, interdiction des médias kurdes ou opposants), les pro-Erdoğan (de l’AKP, le parti fascisant du président ou du MHP, le parti « d’opposition » allié aux Loups Gris - milice fasciste turque) se sont rassemblés ce dimanche 20 novembre 2016 sur la place de la République pour célébrer leur leader.
Une contre-manifestation a attaqué le rassemblement, malgré la protection policière, et en particulier son service d’ordre. Repoussée par la police, une manifestation sauvage s’est élancée (Réaumur-Sebastopol - Strasbourg St-Denis - Gare de l’Est) avec de nombreuses barricades, des affrontements avec les flics, et une pluie de lacrymogènes.
La contre-manifestation a tenté un retour sur République avant de se faire disperser plus au nord.
Les organisations kurdes parlent de « 12 fascistes blessés et 7 camarades en garde-à-vue ».
Le président Erdoğan a entamé depuis plus de deux ans une guerre à mort contre les Kurdes, d’abord en faisant tout pour faire capoter le processus de paix avec le PKK, ensuite en attaquant les positions du PKK en Iraq et dans l’est de la Turquie. La manœuvre s’est accélérée en laissant libre cours aux attentats (Suruç, Ankara..), puis à travers les sièges des villes se déclarant autonomes, massacrant parfois des populations entières. La Turquie bombarde actuellement les positions des FDS (Front Démocratique Syrien - alliés des YPG) à l’ouest de Manbij en Syrie, et fait régulièrement des incursions meurtrières en Iraq.
En Europe, les milices de l’extrême-droite turque ont attaqué de nombreuses manifestations en soutien aux Kurdes. Cette semaine, l’institut culturel kurde de Bruxelles a été incendié [1].
Un appel à empêcher les rassemblements des miliciens d’Erdoğan en Europe circule actuellement.
Une liste des intérêts turcs (proches d’Erdoğan) en France :