L’État turc vient de lancer dimanche 24 décembre 2023 une nouvelle campagne de bombardements sur les infrastructures civiles du Rojava (nord de la Syrie). Alors que le territoire se remet difficilement des attaques qu’il avait subit début octobre, cette nouvelle série de raids ne fait que déstabiliser davantage une région marquée par des conflits prolongés. Seule une réponse internationaliste permettra de défendre efficacement le projet politique expérimenté par les peuples de la région.
En octobre dernier, une première attaque turque avait visé les infrastructures vitales du Rojava (gaz, électricité, eau, sites de production de biens de première nécessité, etc.) causant des dommages importants.
Les raids que l’État turc vient de lancer visent les mêmes infrastructures vitales dont dépendent les habitants de l’AANES (Administration Autonome du Nord-Est syrien) ainsi que des sites de production et des lieux de travail.. S’il est encore trop tôt pour savoir exactement quelles seront les conséquences de ces attaques (qui se poursuivent actuellement), il est déjà sûr que les prochains mois risquent d’être très difficiles pour les habitants de l’AANES, d’autant plus s’il commence à faire froid.
Ces attaques arrivent dans un contexte particulier : dans les montagnes du nord du Başur (nord de l’Irak), la guérilla a lancé une série d’actions victorieuses contre les forces d’occupation turques, qui malgré l’utilisation d’armes interdites par toutes les conventions internationales (bombes au phosphore blanc, armes nucléaires tactiques, etc.) sont très loin d’arriver à affaiblir la guérilla.
Alors que la région est frappée régulièrement par des drones ciblant les délégués des structures d’autogestion, les forces d’auto-défense et la population civile, cette nouvelle offensive a pour but d’éloigner la population des structures du confédéralisme démocratique, en instaurant la peur dans la société. Ces attaques visent un projet politique porté par les peuples de la région. Celui d’une société sans État, démocratique, écologique, multiethnique, multiculturel, porté par l’avant garde des femmes. En voulant empêcher l’auto-organisation de la société, c’est la révolution que l’on veut détruire.
Face à cette situation nous appelons l’ensemble de nos forces, c’est à dire les forces révolutionnaires qui partout dans le monde s’organisent et luttent pour libérer la société, à s’organiser pour faire pression sur la Turquie où qu’elle se trouve. N’oublions pas que c’est bien souvent avec le soutien politique, les armes et des technologies occidentales que l’État turc mène sa sale guerre.
En France, les attaques contre le mouvement kurde de l’année dernière et d’il y a 11 ans (qui ont tué six camarades) ont révélé les collisions existantes entre la France et la Turquie. Pour ne pas risquer de froisser les intérêts politiques et économiques tissés avec la Turquie en mettant en cause le MIT (services secrets turcs), la France s’acharne à ne pas lever le secret-défense sur certains documents clés ou à dépolitiser ces attaques.
Mobilisons-nous pour que cette impunité cesse !
Seule l’union des peuples mettra à bas la complicité des États !