Depuis le premier tour de l’élection présidentielle, l’antifascisme gagne de nombreux partisans.
Chaque jour, dans les éditos, sur les réseaux numériques, par la voix d’intellectuels, artistes et politiques, dans les discussions entre amis et entre collègues d’innombrables citoyens demandent et souvent enjoignent ceux et celles qui déclarent ne vouloir ni de Macron ni de Le Pen à « faire barrage » au Front national.
Nous ne pouvons que nous réjouir de ce front antifasciste.
Celles et ceux qui exhortent à voter Macron considèrent que le Front national n’est pas un parti comme les autres, qu’il met en danger les fondements de la démocratie.
Nous le pensons aussi.
Le Front national c’est le fascisme, le racisme, la xénophobie, les menaces sur les droits des femmes, le repli sur soi. Le Front national c’est la peste brune qui se lève à nouveau en Europe.
De son côté, Macron a fait et fera une politique qui est et sera le terreau fertile où se développe l’extrême droite. Les leçons du 21 avril 2002 n’ont pas été tirées par la droite et les socialistes. Pire, ils ont repris et banalisé les idées de l’extrême-droite (le sentiment d’insécurité omniprésent, les réfugiés rejetés et stigmatisés – au lieu de solidarité –, la déchéance de nationalité...). C’est pour ces raisons que des millions de Français, dont beaucoup ont voté Mélenchon au premier tour, ne veulent pas voter pour Macron au deuxième. Le néolibéralisme est un totalitarisme qui sert d’antichambre au fascisme d’antan.
Nous appelons toutes celles et ceux qui exhortent les Français à faire barrage au Front national à rejoindre les antifascistes dans la rue. La lutte n’est pas uniquement dans les urnes.
Vous considérez que le Front national représente une menace si importante qu’elle justifie de voter à l’exact opposé de ses convictions, nous considérons qu’il est légitime d’essayer d’empêcher ses apparitions dans l’espace public.
Quitte à employer la pression physique. Vous êtes contre tout engagement physique ? Vous devez faire un effort et vous joindre à nous, comme vous nous demandez de voter pour Macron.
Si le quart de celles et ceux qui appellent à voter contre le FN nous rejoignent dans la rue, nous serons des dizaines de milliers, nous serons en mesure d’empêcher toute apparition des fascistes et de renvoyer la famille Le Pen dans sa tanière de Montretout. Lâchez vos claviers et tous ensemble nous pourrons leur interdire tout mouvement, toute réunion publique, tout déplacement dans les médias, toute visite de récupération dans les entreprises qui délocalisent.
S’ils résistent, alors nous devrons utiliser la force, tous ensemble et chacun selon ses capacités.
Voilà une façon sérieuse de combattre le fascisme. Les asphyxier. Ne leur laisser aucun espace de liberté. L’histoire indique que les urnes ne suffisent pas.
Rejoignez-nous dans la rue contre le fascisme, soyez prêts à vous engager physiquement contre la peste brune ! Soyez conséquents, défendez vos valeurs !
Si vous préférez rester des militants antifascistes occasionnels et virtuels, vous n’avez aucune légitimité à nous indiquer la bonne façon de lutter.
Si vous n’êtes pas prêts à réellement combattre les fascistes, laissez-nous décider ce que nous ferons et gardez vos leçons.
Nous ne doutons pas de la sincérité de votre horreur du fascisme, nous ne doutons pas que vous serez prêts à risquer quelques coups ou quelques heures au poste pour défendre vos idées.