Aperçu des grèves en Île-de-France... et aux États-Unis !

Depuis plusieurs semaines, différents mouvements de grève ont fleuri partout dans le monde et en France en particulier. Voici un aperçu des grèves en cours ou qui ont eu lieu en Île-de-France !

Depuis plusieurs semaines, différents mouvements de grève ont fleuri partout dans le monde et en France en particulier.

Dans cette période de restructuration sous prétexte de Covid, les raisons ne manquent pas : les revendications concernent les niveaux de salaires trop bas – d’autant plus avec l’inflation actuelle – les conditions de travail dégradées, les licenciements ; et pour les sans-papiers, la régularisation. Alors la grève est un moyen efficace d’obtenir des droits, et certaines grèves ont été victorieuses ces dernières semaines ! Voici un bref aperçu des grèves en cours ou qui ont eu lieu en Île-de-France.

Grèves de travailleurs·ses sans-papiers

Le principal objectif pour elleux est d’obtenir la régularisation. Quel que soit le boulot (livreurs, plongeurs, ouvriers, éboueurs, intérimaires dans le nettoyage, le BTP, la logistique), les travailleur·ses sans-papiers ont des contrats précaires et des salaires de misère. Pour plus de détails :

La plupart des piquets sont maintenant levés, des accords ont été signés et les patrons se sont engagés à délivrer les contrats et CERFA nécessaires à la régularisation. Chez Sepur (93), la grève continue pour plusieurs dizaines de salariés.

Grèves victorieuses

Transdev (Melun, Seine et Marne, Val d’Oise, Yvelines, après 8 semaines de mobilisation)
Des accords ont été signé dépôts par dépôts, et une partie des revendications concernant les conditions de travail, les salaires et la réorganisation en cours en vue de l’ouverture à la concurrence ont été satisfaites. La grève pourrait être relancée en début d’année : Transdev : fin (provisoire ?) sur Rapports de force.

CESAP (Thiais, après 10 jours de grève) :
Victoire des grévistes après 10 jours de grève des employées de l’association CESAP (Comité d’études, d’éducation et de soins auprès des personnes polyhandicapées). L’accord prévoit notamment le paiement de 75% des jours de grève, le versement d’une prime en deux temps, le respect du protocole d’accord sur le temps de travail en 32 heures et la mise en place de groupes de parole afin d’améliorer les conditions de travail. Plus d’info ici.

H&M (Le Bourget) :
Les salarié·es étaient en grève depuis le 7 octobre contre la fermeture du site, alors que les ventes d’H&M sont en hausse et les profits au plus haut. Derrière des mots qui euphémisent la réalité, tels que « restructuration », la violence sociale est bien réelle. Cette violence se traduit parfois par des gestes de désespoir : à la sortie d’une réunion particulièrement tendue entre les représentant·es des salarié·es et la direction, un délégué syndical a tenté de s’immoler en s’aspergeant d’essence ; il ne doit sa survie qu’à ses collègues, qui l’ont empêché de poursuivre. Le 30 octobre un accord est signé avec la direction sur le maintien de l’emploi et le paiement des jours de grève. Les négociations sont encore en cours. Plus d’infos sur Rapports de Force.

Grèves en cours

TGV Atlantique : les conducteur·ices de train font grève, concernant les conditions de travail et les rémunérations. Iels ont lancé des grèves le week-end, le premier le 23-24 octobre pendant le début des vacances de la Toussaint. La grève est actuellement suspendue.

Disney (Marne-la-Vallée) :
Des employé.e.s travaillant dans un hôtel de Disney pour le prestataire Atalian Sogepark ont entamé leur deuxième semaine de grève pour l’amélioration de leurs conditions de travail et contre la maltraitance d’une de leur responsable . Certain.e.s travailleurs.ses se sont vu.e.s refuser l’accès au parc. Plus d’infos ici et .

Bergams (Grigny) :
Les salarié·e·s (majoritairement des femmes, dans la ville la plus pauvre de France) sont en grève à cause de l’augmentation de leur temps travail (de 35h à 37,5h), des horaires modulés et variables sur la journée, une baisse énorme de rémunération (jusqu’à 300 euros par mois), une dégradation de leurs conditions de travail et de leur vie personnelle. Toutes ces mesures avaient été mises en place par un accord de performance collective pendant la baisse d’activité due au COVID mais ont été pérennisées.
L’entreprise menace de liquider le site.

EPHAD COS Alice Guy (Paris 19e) :
Les soignantes – une vingtaine environ – de l’EHPAD COS Alice Guy dans le 19e se mobilisent pour de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. En effet, en plus d’être payées au salaire minimum, elles sont en sous-effectif et doivent subir des changements d’emploi du temps sans concertation. Elles se sont mises en grève plusieurs lundi de suite afin de porter ces revendications.

À l’international

En ce mois d’Octobre, aux États-Unis, on recense 100 000 grévistes [1] et 40 lieux de grèves. Ce mouvement de grève, surnommé « striketober » par son importance, s’appuie dans un contexte de rapport de force moins défavorable pour les travaill.eur.euses.

La grève prend place dans des secteurs très divers : industrie, services, transports. On compte notamment 1 400 grévistes chez Kellogg’s, qui semble peiner à remplacer la main d’œuvre et fonctionne au ralentie [2]. 10 000 grévistes chez John Deere, l’équipementier agricole, 20 000 travailleur.ses en Californie et en Oregon chez Kaiser Permanente, une entreprise de soins à la personne.

Il s’agit de travailleur.ses. syndiqué.e.s, mais pas uniquement. Ces grèves s’ancrent dans un marché du travail tendu par la pénurie de main d’œuvre, ce qui rend la situation plus favorable pour les grévistes. En août 2021 déjà, 4,3 millions de travailleur.euses avaient participé à la vague de démissions.

Par ailleurs, la population est à 68% favorable aux syndicats [3].
Acclamé.e.s pendant la pandémie en tant que « essential workers », les ouvrier.e.s de Kellogg’s ont dû travailler parfois jusqu’à 16h par jour. L’entreprise engrangeait des profits massifs et n’augmentait les salaires que marginalement, voire pas du tout.

De manière générale, aux États-Unis, entre 1979 et 2019, décile le plus riche de la population bénéficiait de 41% d’augmentation nette de son salaire, alors que l’augmentation nette du salaire atteignait 7% dans le décile le plus bas.

Mots-clefs : grève
Localisation : région parisienne

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