43e jour de grève à la Fnac Champs Élysées malgré le chantage et les violences patronales

Communiqué du collectif des salariés Fnac Champs Élysées pour leur 43e jour de grève et suite au chantage qui a forgé l’accord sur le travail du dimanche signé par plusieurs organisations syndicales.

Fnac Champs Élysées en grève
communiqué de presse du 25 Janvier 2017

43e jour de grève.

L’ultimatum imposé par la direction aux grévistes le 19 janvier :

  • soit nous acceptons l’ultime proposition d’augmentation de la prime de 19,10 € à 29,10 € pour un temps plein,
  • soit il n’y aura plus d’autre dialogue possible pour trouver une issue au conflit.

a été refusé pour plusieurs raisons :

  • On ne règle pas une sortie de crise par des ultimatums. Ce ne sont pas des méthodes acceptables pour retrouver un dialogue social serein.
  • Les propositions ne répondent pas au minimum acceptable par les grévistes.
  • Un chantage inadmissible syndicalement et citoyennement a été fait sur l’accord national sur le travail dominical et de soirée à la Fnac en conditionnant une clause de l’accord sur l’arrêt ou non de la grève à Champs Élysées. Voici les paragraphes en question :
    Option 1 (appliquée à défaut d’accord sur la fin de grève à Champs) :

    Il est toutefois précisé que la majoration supplémentaire prévue pour les 12 dimanches déclarées par l’employeur comme générant l’activité la plus importante sur l’année civile, ne se cumulera pas avec les éventuelles majorations horaires versées au salarié au titre d’heures de travail réalisées en soirée, après 21 heures. Dans une telle hypothèse, ces heures de travail réalisées l’un de ces 12 dimanches en soirée, bénéficieront d’une majoration à 100% au titre du travail le dimanche et à 100% au titre du travail en soirée.

    Option 2 (conditionnée à un accord sur la fin de grève à Champs) :

    Il est par ailleurs précisé que la majoration supplémentaire prévue pour les 12 dimanches déclarées par l’employeur comme générant l’activité la plus importante sur l’année civile, se cumule avec les éventuelles majorations horaires versées au salarié au titre du travail en soirée, après 21 heures. Dans une telle hypothèse, ces heures de travail réalisées l’un de ces 12 dimanches en soirée, bénéficieront d’une majoration à 200% au titre du travail le dimanche et à 100% au titre du travail en soirée. [1]

Malgré ce chantage la CFE-CGC, la CFDT et la CFTC ont signé l’accord aujourd’hui nous sommes révoltés de constater que des syndicats acceptent ces méthodes.

La direction a annoncé la fermeture anticipée du magasin à 22h30 en semaine et 21h le dimanche au cours du premier trimestre 2017 et ceux sans aucune prévision de dédommagement et aménagement d’horaire pour les salariés qui vont voir leur salaire diminué et leur organisation de vie bouleversée. Des emplois précaires sont en jeu, cela ne fait qu’ajouter des tensions dans un climat social déjà extrêmement dégradé, les salariés sont angoissés par ces annonces sans autres formes d’explication. Nous dénonçons une nouvelle fois ces procédés.

Un nouveau rassemblement, a eu lieu samedi 21 janvier 2017 à 15h devant le magasin FNAC Champs Élysées. Une cinquantaine de personnes, que nous remercions chaleureusement, ont soutenu la grève et ont fait un cortège jusqu’à la Fnac de Saint Lazare afin de créer un mouvement solidaire entre les Fnac.

Dimanche 22 janvier 2017 la responsable ressources humaines du magasin, lors d’un briefing, a outrageusement mis la pression aux salariés et usé de diffamations scandaleuses à l’encontre des grévistes et le mouvement. La réponse des salariés face à ces méthodes a été sans appel, un black-out de 16h à 17h était organisé ce même dimanche, plus de 80 % des salariés ont débrayé.

Nous tenons à rappeler que le week-end du 17 et 18 décembre 2016, la Direction a fait appel aux services d’une société extérieure de sécurité. Une quinzaine d’agents au physique de videur de boîte avaient pour mission de briser la grève et les grévistes. Résultat de l’opération : banderoles de revendications arrachées, salariés bousculés, et un collègue agressé.

Après examens médicaux complémentaires, l’ITT initial de 6 jours passe à 8 jours, donc un délit qui relève du tribunal correctionnel. En effet traumatisme osseux, œdème et rupture d’un ligament ! Notre collègue paye donc un lourd tribut puisqu’il va devoir subir une opération chirurgicale assortie de plusieurs semaines/mois de convalescence ! M. Philippe Piron, plus haut responsable hiérarchique présent le 17 et lors des négociations, a une grosse part de responsabilité.

Malgré 20 ans de discrimination au sein de notre magasin, malgré ces incessants dérapages de la direction, nous souhaitons que le dialogue s’ouvre à nouveau et trouver une issue favorable à ce conflit, pour le bien-être de tous les salariés du magasin.

Le Collectif des Salariés Fnac Champs Élysées

Notes

[1Ajout suite réunion du 11 janvier 2017

Localisation : Paris 8e

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