Le site A toutes les victimes diffuse l’appel à soutien pour ce jeune de 26 ans, assassiné dans une cité minière voisine de la ville dirigée par l’extrême droite Hénin-Beaumont.
Le 28 mars 2013, à Montigny-en-Gohelle (62), Lahoucine Ait Omghar est tué dans sa rue de cinq balles par la police. C’est le troisième jeune de ce quartier abattu par des policiers. Comme à son habitude, les flics se cachent derrière la légitime défense et les médias salissent la mémoire des victimes, alors qu’une fois encore, un jeune issu d’un quartier populaire est assassiné. Comme toujours, les familles restent seules face au silence de la justice et de l’État.
Les familles et des personnes s’organisent pour réclamer la fin de l’impunité policière et que justice soit faite. Le samedi 5 avril 2014, se tenait à Paris une commémoration nationale pour les victimes de la police qui a rassemblé 400 personnes.
La mobilisation continue, avec un rassemblement mercredi 14 mai à 14h30, devant le tribunal de grande instance de Béthune (près de Lille), afin de soutenir la famille de Lahoucine Ait Omghar.
C’est pas à côté, mais ce drame mérite une large mobilisation. Le journal lillois La Brique avait publié l’année dernière une enquête sur ce meurtre qui donne un peu l’ambiance :
Il y a quelque chose de pourri au pays du terril. Le 28 mars, un enfant de la Plaine du 7, Lahoucine Ait Oumghar, a été tué par la police. Sans surprise, les flics parlent de légitime défense. Sans surprise, les médias relaient les versions policières. Entre les deux, pas d’enquête mais un relent de déjà-vu. (…)-
Comme à son habitude, La Voix du Nord claironne elle aussi les versions policières. On rencontre le journaliste chargé de « l’enquête » à la rédaction de Hénin-Beaumont. Ses sources ? « La police et le procureur ». « Vous avez parlé avec la famille et les témoins ? » « Non ». Les policiers étaient-ils en uniforme ou en civil ? « Je ne sais pas ». L’autopsie ? « Faut voir ma collègue de Cambrai et l’AFP ». Ce qu’il pense de cette histoire ? « Pas de violence, pas d’argent volé, une interpellation qui finit mal... » On voit qu’il trouve ça bizarre. L’autocensure fait le reste. « Mais pourquoi vous voulez enquêter là-dessus ? » s’étonne-t-il. Une vrai leçon de journalisme.
Lors d’émeutes qui ont suivi l’assassinat de Lahoucine, des flics mais aussi des journalistes avaient été pris pour cibles.