Alors que le G5 Sahel vient de se réunir dans la capitale tchadienne, N’Djaména, et que l’État français renouvelle sa présence militaire dans la région sahélienne, on avait envie de rappeler que les militaires de tous poils, les États sous toutes leurs formes, et toute autorité (islamiste, dictatoriale, néocoloniale...) : on n’en veut pas. La Françafrique existe pour défendre et étendre les intérêts économiques et politiques de l’État français sur le continent africain. En janvier 2013, la France lançait au Mali l’opération militaire Serval, et était plutôt mal accueillie sur place, suscitant plusieurs manifestations contre la présence militaire française au Mali. L’armée française a ensuite développé cette occupation militaire à toute la région sahélienne à partir d’août 2014, via l’opération Barkhane (avec le soutien matériel de certains pays européens et des USA), et en participant à la création du G5 Sahel en février 2014 (coopération entre la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad pour des histoires de développement et de sécurité, notamment avec le soutien économique de la Banque Mondiale, de l’Union européenne et des USA).
À travers cette présence militaire et ses petites manigances politiques, l’État français défend diverses dictatures, notamment pour protéger ses intérêts économiques (dont l’uranium au Niger est l’exemple le plus connu et le plus sensible). Sous prétexte de combattre les groupes islamistes présents au Sahel, les forces militaires de l’opération Barkhane, le G5 Sahel et la MINUSMA exercent une violence aux dommages collatéraux terribles pour les populations locales (bombardements qui tuent des civil·e·s ou qui détruisent leurs habitats et les obligent à se déplacer pour survivre). Pour autant, on ne défendra jamais les groupes islamistes, qui cherchent à imposer leur ordre moral délétère, tuent et torturent. Pour les populations du Sahel, comme partout ailleurs, contre toutes les formes de domination capitaliste et étatique, nous voulons la liberté et l’auto-organisation !
Pour toutes ces raisons, nous avons, dans la foulée de la tenue du G5 Sahel en février 2021 :
- tagué dans le quartier du consulat du Mali à Bagnolet : « Militaires, hors de nos vies ! Ni au Sahel ni ailleurs ! » et « Crève le G5, la Françafrique et toutes les dictatures ! » (le vendredi 19 février, peu après l’attaque du consulat par une soixantaine de Malien·ne·s en colère [1]).
- envoyé quelques ampoules de peinture cracra sur la façade du Fort Neuf, caserne militaire située près du château de Vincennes, et tagué plusieurs slogans antimilitaristes autour de cette même caserne ainsi que sur des murs de Fontenay-sous-bois et de Montreuil : « À bas toutes les armées », « Crève l’armée », « Crève l’État », et plusieurs autres.