Le 1er février dernier, l’armée « myanmaraise » a organisé un coup d’État et pris le pouvoir du gouvernement élu sous prétexte de fraude électorale. Les chefs du coup d’État ont arrêté les principaux dirigeants et militant-es du gouvernement, coupé Internet et suspendu les vols aériens.
Cela marque un tournant sombre dans l’expérience de démocratisation, encore très partielle, qu’endure la Birmanie depuis maintenant une décennie. Ce coup d’État menace d’annuler toutes les avancées sociales, tous les droits et les faibles acquis dont dispose la population birmane.
Durant ces dix dernières années, le mouvement ouvrier s’est largement consolidé dans cet eldorado de la fast fashion. La grève générale encouragée puis entamée dès le 22 février offrait l’un des grand espoirs de résistance au coup d’État par la constitution d’un mouvement syndical organisé et puissant.
Voilà sûrement la raison pour laquelle le 26 février, l’armée « myanmaraise » déclara la plupart des organisations syndicales du pays illégales, menaçant d’arrestations tou-te-s leurs militant-es. Deux jours plus tard, les protestations du dimanche 28 février se durcissent, on y dénombre au moins 18 morts dans les rangs des manifestant-es, un journaliste y meurt abattu, et 1.300 personnes sont arrêtées.
Malgré l’intensification sanglante de la répression, les opposant-es au coup d’État continuent de résister à la violence putschiste, désormais exercée à balles réelles.
Les barricades s’érigent dans les rues, les boucliers de fortune, les pavés et les lance-pierres défient sans relâche la junte militaire du pays.
Dans les images des affrontements qui nous parviennent, entre l’épais brouillard des lacrymogènes et des grenades assourdissantes qui, hélas, traduisent la situation internationale d’un capitalisme pétri de contradictions,
on remarque, intérêts géostratégiques à l’appui, l’indéniable « savoir-faire » de l’industrie chinoise triompher sur nos écrans. (Et non pas française comme annoncé initialement)
On n’oublie pas, aussi, les révoltes baloutches, iraquiennes, libanaises et chiliennes, auxquelles on pense le cœur serré.