Se révolter est juste…et efficace !

Pendant ces jours de fêtes, dans le secteur de la sous-traitance hôtelière, les grévistes n’ont pas lâché l’affaire : nous comptons une étonnante victoire pour les travailleurs de l’hôtel Le Mathurin (Paris 8e) et une manifestation collective à Toulouse des salariés de l’Holiday Inn de Clichy et du Mc Do de Villefranche de Rouergue (dans l’Aveyron).

Quand on relève la tête et on se révolte, on redécouvre le goût de la victoire et le réconfort venant de la rencontre d’autres personnes, animées par le même refus de l’injustice et de l’humiliation subies quotidiennement. Alors, la certitude que se révolter est juste est sans faille !

Victoire à l’Hôtel Le Mathurin, dans le 8e arrondissement de Paris

Jeudi 28 décembre à 9 heures, 7 des 8 salariés employés par le sous-traitant de la propreté STN Groupe se sont mis en grève sur leur lieu de travail, l’hôtel Le Mathurin, luxueux 4 étoiles.
Leurs revendications étaient globalement les mêmes que celles des salariés d’Héméra à l’Holiday Inn de Clichy : embauche directe par l’hôtel, 13e mois pour tous, paiement de toutes les heures complémentaires ou supplémentaires, …

Il aura suffi de 3 heures de débrayage (récupérables donc non prélevées sur le salaire) pour faire entendre raison à l’employeur. Peut-être utilement conseillée par l’hôtel donneur d’ordres qui n’avait pas envie de s’embarquer dans un conflit aussi dur et long que celui de l’Holiday Inn, la société STN a, en effet, rapidement donné satisfaction aux grévistes sur une partie de leurs revendications : elle s’est engagée à étendre le 13e mois à tous et à verser aux nouveaux embauchés la prime de panier réservée jusque-là aux plus anciens (faisant fi, et c’est à saluer, de l’article 34 de l’ordonnance Macron relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail inscrit désormais à le honteux article L1224-3-2 du Code du travail). Les autres revendications exprimées par les grévistes seront examinées lors d’une réunion le 12 janvier.

Avec cette grève expresse, preuve est faite que le climat actuel de révolte dans la sous-traitance hôtelière est favorable aux salariés. Avec leur syndicats CGT-HPE et CNT-SO, les grévistes de l’hôtel Holiday Inn de Clichy ont ouvert la voie, qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.

A Holiday Inn comme à Mc Do : on lâche rien !

Samedi 30 décembre, les luttes se rejoignent Place du capitole à Toulouse, à l’initiative des grévistes Holiday Inn et Mac Donalds.

Deux entreprises du secteur du commerce et des services qui pressurent leurs salariés pour donner toujours plus de dividendes à des actionnaires qui aiment à se goinfrer sur le dos de ceux qui fabriquent leur fortune.
Deux entreprises où les salariés en ont ras le bol d’être exploités, traités comme de la marchandise au rabais.

Deux entreprises où la lutte paiera parce que les salariés sont déterminés à ne rien lâcher face à leurs patrons voyous.

Holiday Inn Paris - porte de Clichy : 74 Jours de grève

À Clichy, depuis le 19 octobre, la majorité des femmes de chambre, gouvernantes, plongeurs et équipiers de la sous-traitance de l’hôtel Holiday Inn sont en grève.
Holiday Inn est l’une des marques du groupe hôtelier britannique IHG (Intercontinental Hôtels Group), le 1er groupe hôtelier mondial en nombre de chambres. Ce groupe a fait 400 millions d’euros de bénéfices l’an dernier. Son siège social basé à Londres lui assure une fiscalité des plus intéressantes... Si, à Clichy comme ailleurs, Holiday Inn préfère confier le service de propreté (nettoyage des chambres, entre autres) à un sous-traitant plutôt qu’embaucher directement, ce n’est pas parce que cela lui coûte moins cher, mais pour casser les solidarités au sein de la communauté de travail des salariés qui œuvrent sur le même site (l’hôtel) et reporter sur l’employeur sous-traitant la gestion au rabais des conditions d’emploi et de travail.

Mac Donalds de Villefranche de Rouergue : 129 Jours de grève

À Villefranche de Rouergue, depuis le 23 août, les salariés du Mc Do sont en
grève. McDonald’s, multinationale étatsunienne, possède 36 258 réseaux commerciaux rapides (fast-foods) dans 119 pays, dont 7 855 en Europe et 14 350 aux États-Unis.
En France, elle compte 1 285 Mc Do qui servent chaque jour 1,8 million de repas. L’entreprise possède ou a des participations aussi dans d’autres chaînes de restaurants, comme Aroma Café, Boston Market, Chipotle Mexican Grill, Donatos Pizza et Prêt A Manger.
Depuis 2009, McDonald’s a bénéficié de mécanismes de réductions fiscales en domiciliant ses activités financières au Luxembourg. L’Union européenne devenant trop regardante sur la perception d’impôts sur les bénéfices, ces activités ont été rapatriées à Londres.
Et comme Mc Do mange à tous les râteliers, elle croque aussi les aides fiscales du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)- l’équivalent de 0,7% de son chiffre d’affaires - pour « création d’emplois » alors même que le groupe connaît un turn-over de près de 60% !!

Face à des patrons unis dans la magouille fiscale et le dumping social, opposons la solidarité des travailleurs. Que l’on soit de Clichy, de Villefranche sur Rouergue, de Paris, de Toulouse, de ..., c’est la même conscience de classe et la même volonté de lutte qui nous unissent.

Sources : http://www.cgt-hpe.fr/ ; http://www.cnt-so.org/De-Clichy-92-a-Villefranche-de

Localisation : Paris 8e

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