Dès le début, on a vu que ça serait très gros. Arrivé à 18 h soit une demi-heure avant la manifestation, il y avait déjà un bon millier de personnes. Pourtant c’était pas gagné. D’abord, et contrairement à samedi à Barbès, c’était une liste d’orgas de gauche grande comme le bras qui avait signé et l’heure (18h 30 un jour de semaine au mois de juillet) ne prêtait pas à l’optimisme.
Et pourtant, quand on s’est engagé sur l’avenue Denfert-Rochereau, ce sont des milliers de personnes qui défilent dans la rue pour une cortège réellement impressionnant.
La tête de cortège est tenue par le PC et la CGT. Globalement la première partie de manif c’est en gros tout le front de gauche. Derrière y a toutes les forces de gauche en ordre divers. Le POI est là. Comme d’habitude ils font peur un peu tant ils semblent sortis directement des années 70 ! Ah les lambertistes je vous jure. Dans la famille trotskiste je voudrais les moines ! Hé oui Lutte Ouvrière était également présente. De moins en moins présent en manifestation ces dernières années, LO nous a fourni un cortège d’environ 150 militants et nous a offert une très émouvante interprétation de l’Internationale arrivé à invalides. Les joyeux drilles !
Enfin le NPA avait tout de même un très beau cortège. Il faut noter que de toutes les organisations, c’est bien la seule qui a assuré samedi dernier à Barbès, maintenant sa présence malgré l’interdiction. C’est tout à son honneur.
Comble de l’ironie, le PS était présent via sa branche jeune, le Mouvement des jeunes socialistes. Ces pauvres types ont subis les quolibets et les slogans de toute la manifestation.
Vous l’aurez bien compris, la gauche se rattrapait après avoir été aux abonnés absents et avoir laissé les prolos se faire gazer à Barbès sans trop broncher. Donc du coup, la sociologie de la manif était très différente. Beaucoup plus « blanche », un milieu social sans doute un peu plus élevé. La gauche quoi….
Il n’empêche que les organisations de gauche n’ont rien fait quand, place Denfert Rochereau les tarés de Cheick Yassine hurlaient des slogans du Type « Hamas résistance, Djihad résistance ! » Slogan repris par une partie de la foule. De même dans le cortège certains étaient venus avec des ananas (signe de ralliement des dieudonnistes), un pauvre type s’est trimbalé avec un tee short Soral/Dieudonné (il s’est fait sortir après que son tee short ait fini en lambeau)… Bref. La présence d’organisations politique n’est en rien garante d’un meilleur fond idéologique. D’autant plus quand celles-ci refusent de prendre l’initiative de virer les réacs.
Au niveau des slogans c’était largement moins sonore que la semaine dernière. Par contre la détermination des gens à montrer leur solidarité malgré les interdictions et la désinformation était vraiment étonnante. Et ça c’est une bonne nouvelle.
Vers 21h échauffement devant la barricade de la Rue de l’Université, un cordon du service d’ordre de la manif fait le tampon et la chaîne en repoussant la foule amassée devant les CRS, sous les objectifs d’une flopée de journaleux en mal de sensations.
En fin de parcours aux Invalides, un comité d’accueil digne du CPE et conforme aux annonces précédentes : autant le cortège était dépouillé de flics sur toute sa première moitié, autant, après Montparnasse, c’est une armada qui gardait toutes les rues entourant l’esplanade des Invalides. Aucun échappatoire en cas d’affrontement : CRS, gardes mobiles et compagnies départementales d’interventions étaient parés. Il faut croire que le préfet, taxé d’incompétence ces derniers jours, avait besoin de mettre la gomme ce soir.
On s’est finalement dispersé dans le calme mais le cœur ragaillardi par le nombre de personnes présente.