Pour que vive la lutte : faire front contre l’isolement des lycéens

Le comité de soutien des lycéens de Levallois appelle à un rassemblement mardi 17 mai 2016, après la manifestation, à 18h devant le lycée Léonard de Vinci, 4 avenue Georges Pompidou à Levallois – M° Pont de Levallois

Ne laissons pas les lycéens seuls face l’administration scolaire, à la police, à la justice, et aux formes que prend la répression pour endiguer l’amplification, le développement et la généralisation de la lutte.

Dans le cadre des mobilisations en série contre la loi travail, alors que les conflits nombreux mais sporadiques peinent à devenir un mouvement, les lycéens sont de nouveau entrés dans la danse. Depuis le début, le gouvernement fait les gros yeux et joue la sévérité, envoie les flics gérer les rues, serre à nouveau la vis et durcit le ton, bien décidé à passer en force et à faire taire toutes les oppositions. Tout spécialement en cette rentrée de mai, la répression a frappé fort sur les lycéens, alors qu’un certain nombre d’entre eux ont décidé de se mettre en lutte et de ne pas se laisser faire.

Parmi ceux-là, les lycéens de Léonard de Vinci à Levallois ont été particulièrement actifs. Après s’être constitués en comité de mobilisation, après avoir cherché à obtenir qu’un droit de grève leur soit reconnu, après avoir fait valoir l’exigence de ne pas être sanctionnés pour le simple fait d’aller manifester, pour que tous puissent entrer en lutte, très tôt, l’administration n’a rien voulu entendre et s’est refusé à accepter leurs revendications. Lors des blocus, les personnels sont intervenus physiquement, jusqu’à porter des coups sur des lycéens, et défaire les constructions qui bloquaient l’entrée. La police a aussi été de la partie et a usé largement de son « monopole de la violence légitime » au détriment des lycéens en lutte.

Début avril, un jour de manifestation, le blocage a été rendu plus effectif : de la musique a été diffusée, des danses ont été improvisées, les vitres ont rencontré des cailloux, des policiers ont été, tant bien que mal, repoussés, la barricade du blocus a été enflammée, l’entrée du lycée, et ses allures de bureau de La Défense aseptisé, a vu sa façade léchée par les flammes. Qui se plaindra qu’un peu de couleur vienne s’immiscer dans cet univers d’acier gris-bleu… Mais déjà la rancoeur professorale pointait. N’étant pas de la fête, aigris derrière leurs fenêtres, ils ont filmé les événements, et se sont empressé de livrer le résultat de leur petit travail de vidéo-surveillance autogéré à la police. Cette dernière n’a pas été en reste, elle aurait relevé la localisation des téléphones des lycéens, et épluché les bandes de vidéo-surveillance de la ville, si bien connue pour son amour de l’audio-visuel. Tout ça a fait de belles images pour la télé, des offuscations municipales sur twitter, et un peu de réconfort dans les chaumières – au moins celles pour qui la subversion est un horizon désirable.

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Localisation : Levallois-Perret

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