Nous sommes plusieurs milliers à stopper et refuser de nous engager sur le parcours déclaré. En bas des Champs, on ne tournera pas rue Montaigne. On se dit qu’on va faire des allers et retours pour occuper l’avenue. Les Bleus en lignes se rapprochent. Le cortège part en manif sauvage rue du Colisée ou La Boétie, pas eu le temps de lire la plaque.. . ça part assez vite, une marche gilets jaunes, quoi ! Pour les trainard.e.s, entre les Bleus qui ne savent plus où donner de la matraque et la manif partie gilets au vent, impossible de les rejoindre. On la devine suivie des camionnettes bleues au loin rue de Courcelles. Arrivé.e s place du Maréchal Juin au métro Péreire, plusieurs GJ se font nasser dans les rues proches. D’autres papotent avec la bande à Ruffin installée pour faire la promo de son film « j’veux du soleil ». Les égaré.es se redonnent rendez-vous place de l’Etoile. On apprendra par la suite que la manif aura tenté une occupation du périph…
De retour avenue des Champs Élysées, c’est jeux : Bleus contre Jaunes. Il s’agit d’occuper « la plus belle avenue du monde ». Un coup, les Bleus en ligne descendent et le canon à eau arrose les occupant.e.s. Aussitôt, les Jaunes se replacent derrière et réoccupent la chaussée. Les Bleus font demi-tour et remontent avec leur canon : re-douches. La partie recommence. Mais les Bleus trichent (comme toujours), ils ajoutent un deuxième, voire un troisième canon à eau. Le jeu est bloqué.
Un autre s’invente : celui du « petit bonhomme vert qui permet de traverser l’avenue » Les GJ en profitent, on traverse dans les clous : dans un sens puis dans un autre… Mais au final pour y rester… Cela agace profondément les Bleus qui ne jouent plus. En fait, ils ne jouent jamais ! Ils canardent au gaz et lancent les bacqueux…
Les interpellations commencent. Elles finiront par le tir d’un LDB fracturant la mâchoire d’un passant.
Au 4 mars : 1 décès, 204 blessures à la tête, 21 éborgné.e.s, 5 mains arrachées (sources Desarmons.net et Allo, place Beauveau…)