OMS - PARIS HABITAT : un protocole est signé... mais la lutte continue !

Après 4 mois d’une lutte acharnée contre une entreprise responsable de multiples infractions au code du travail, un donneur d’ordre complice et une poignée de syndicats corrompus, les grévistes d’OMS ont signé le 26 janvier un protocole de fin de grève.

Au terme d’une mobilisation d’abord soutenue par un comité de soutien de locataires de Paris-Habitat et des habitants des Fougères puis rejoint par des militants politiques (PG, PC, EELV, NPA) et syndicaux (CNT-SO, CGT HPE, CGT Finances Publiques Paris, CGT Paris Habitat, SUD Commerce), par des élu-e-s (Danielle Simonnet, Raphaële Primet) et des médias sensibilisés à la cause sociale (Radio libertaire, FPP, l’actualité des luttes, L’Huma) ils ont réussi à mettre en échec les manoeuvres de leur patron pour les épuiser.

Ils ont successivement obtenu de la justice qu’elle rejette la demande d’expulsion du piquet de grève par l’employeur puis que l’inspection du travail refuse le licenciements des délégués du personnel, tout en résistant aux intimidations, aux menaces ainsi qu’aux interventions nocturnes des casseurs de grève soudoyés pour réaliser illégalement les tâches ménagères.

Les initiatives se sont bien entendues multipliées au fil des mois en alternant les actions contre le sous-traitant et le donneur d’ordre et les opérations de soutien et de solidarité.

Nul doute que la pression exercée à partir de décembre contre les hôtels de luxe liés à cette entreprise a été décisive en permettant à la fois la réinternalisation du nettoyage au profit des salariés et la perte de contrat de prestige pour OMS.

Certes, l’ensemble des revendications ne sont pas satisfaites. La date de versement des salaires, la prime de salissure, le 13e mois, la subrogation en cas de maladie sont des points qui posent encore problème.

Les principaux points de l’accord :

  • progression des salariés AS1 à AS2 dans la grille des salaires
  • fourniture de deux tenues de travail par an, avec mise à disposition d’une machine à laver sur chaque lot pour leur entretien
  • aucune sanction disciplinaire contre les grévistes
  • suppression de la clause de mobilité
  • 60 % des jours de grève payés (exemple pour un salarié à plein temps à 1270 €, versement de 3048 € brut pour les 4 mois de grève)
  • 200 € de prime exceptionnelle

Mais avec la signature de cet accord, les grévistes ont le sentiment d’une dignité retrouvée. Leur patron ne pourra plus les considérer comme avant la grève et devra les respecter car il connait maintenant leur combativité et la solidité de leurs soutiens.

D’autant plus que la lutte n’est pas terminée !

  • Des procédures juridiques sont en cours devant les conseils de prud’homme afin de contraindre OMS à respecter le code du travail.
  • Paris-Habitat est désormais la nouvelle cible des salarié-e-s. Non seulement parce que l’organisme a couvert d’un silence complice le sous-traitant sans prendre la peine d’assurer ses obligations légales prévues dans les clauses sociales du contrat mais aussi parce que 4 jours après la signature du protocole de fin de grève Le Parisien a détaillé les abus des dirigeants de cet office de la Mairie de Paris. 14 000 € nets hors primes pour le directeur général, Mr Dambrune et 500 000 € de parachute doré en cas de licenciement, des adjoints payés entre 7000 € et 9000 € nets hors primes, voilà ce qu’on appelle faire du social ! Ainsi, pendant que les grévistes d’OMS luttaient pour améliorer leurs salaires et leurs conditions de travail, recevaient des avis d’interdictions bancaires et d’expulsions, l’argent coulait à flots au sein de la direction de PARIS HABITAT. Respect ?
  • Un autre chapitre est également en cours de débat afin de tenter de régler les problèmes de corruption ou de structuration syndicale dans le secteur du nettoyage. Nous ne pouvons plus tolérer des syndicats maison qui insultent les grévistes (FO OMS) ou leur demandent de reprendre le travail, des syndicats corrompus qui détournent la caisse de grève des salarié-e-s (Sud nettoyage), des sections qui ne défendent pas l’ensemble des salarié-e-s de leur branche ou exercent des pressions contre ceux qui le font (CGT Ports et docks). Ils est temps de faire le ménage dans le nettoyage ! Cette réflexion devra de toute façon être lancée pour permettre une structuration répondant à l’utilisation de la sous-traitance comme nouveau mode d’exploitation des salarié-e-s.
  • Les ex-grévistes se sont de leur côté engagés à participer aux luttes qui ne manqueront pas de s’ouvrir dans d’autres entreprises du secteur pour prolonger le soutien dont ils eux-même ont bénéficié et participer à l’organisation de cette résistance à l’exploitation.
MERCI à tous les soutiens qui de prêt ou de loin ont permis cette nouvelle victoire contre l’exploitation et le mépris, en aidant directement les grévistes ou en relayant partout ce combat pour la dignité et le respect
Mots-clefs : nettoyage | grèvistes d’OMS

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