Nous avons gagné… un sursis

Nous avons gagné quelques mois, quelques années peut-être, pour construire une force à même d’imposer des avancées sociales, et de résister à la menace fasciste, plus puissante que jamais.

Soulagement. Ce dimanche 7 juillet, tous les pronostics ont été déjoués. Toutes les prophéties médiatiques ont été battues. L’extrême-droite, donnée triomphante pendant des semaines, n’arrive « que » troisième force politique du pays, derrière les néolibéraux et le Front Populaire. Macron est triplement vaincu : avec sa dissolution, il pensait liquider la gauche, elle est renforcée. Il désirait gouverner avec l’extrême droite, le plan est compromis. Il voulait renforcer son camp, c’est raté. Son silence résonne comme une défaite.

Malgré la propagande, les diffamations incessantes, les manipulations, il reste encore, en France, un peuple qui rejette le racisme et qui réclame la justice sociale, la liberté et l’égalité. Cela tient du miracle. Déjà, les éditorialiste aboient sur les plateaux télé. La bourgeoisie enrage.

Pourtant, rien n’est gagné. Nous faisons face au plus dur des combats. Même dans l’hypothèse où le Parti Socialiste et les écologistes ne trahiraient pas immédiatement pour entrer dans une coalition macroniste, les défis sont majeurs.

Le RN n’a jamais été aussi puissant – “Notre victoire n’est que différée” dit Marine Le Pen. Les médias des milliardaires vont salir encore plus violemment les forces de gauche. Le patronat et les lobbys de l’agro-industrie feront bloc contre la moindre mesure écologique ou sociale. Les fascistes, qui déchainent déjà leur violence dans les rues, vont tenter des coups de force. La police qui vote à la quasi-unanimité pour l’extrême-droite, va entrer en guerre.

Autrement dit, les périls seront inédits. Nous avons gagné un répit : les fascistes et les fascisateurs ne gagnent pas aujourd’hui, mais ils feront tout pour garder le pouvoir demain. Le seul obstacle, ce sera nos luttes, nos médias, nos assemblées : notre force collective.

En 1936, rien n’aurait été possible sans la grève générale. À l’inverse, en 1973 au Chili, le gouvernement de gauche n’a pas pu empêcher le coup d’État militaro-capitaliste.

Texte publié sur Contre Attaque

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