« Ni matraque, ni quenelle : de quoi Dieudonné est-il le nom ? »

Une critique de la polémique sur Dieudonné, pouvant constituer une réponse aux différents arguments entendus en faveur du personnage et qui clarifie un peu la situation d’un point de vue anti-colonialiste et anti-autoritaire.

« Vous ne connaissez pas Dieudonné »

D’abord militant de gauche, humoriste engagé dans la lutte contre Le Pen, il a progressivement dérivé dans les années 2000 vers l’extrême droite suite à un sketch se moquant des colons israéliens.
S’estimant persécuté il se lie d’amitié avec Jean Marie Le Pen et se rapproche de l’extrême droite radicale notamment de l’ancien leader des fascistes du Groupe Union Défense (F. Chatillon) avec qui il voyage dans les dictatures du proche Orient pour soutenir les régimes Iranien, Libyen, Syrien. Il s’entoure aussi d’Alain Bonnet de Soral, rejeton mondain d’une famille bourgeoise, passé par le Parti Communiste avant de travailler pour le Front National, ou même du vieux routard du négationnisme Faurisson.

Le parcours de Dieudonné n’est pas exceptionnel : rappelons-nous l’anarchiste Rassinier qui avait évolué vers le négationnisme dans les années 1970, ou le dessinateur Konk qui était passé du quotidien Le Monde au journal d’extrême droite Minute dans les années 1980.

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Derrière la quenelle, la matraque

Dieudonné ne représente qu’une petite partie de l’offensive réactionnaire en cours : les manifestations homophobes, le renouveau militant de l’extrême droite radicale, l’islamophobie, les politiques racistes et anti-sociales contribuent aussi au repli identitaire, à la destruction des solidarités et des luttes. Les idées réactionnaires sont en train de remporter la bataille culturelle.

Alors que les néo-conservateurs cathodiques à la Zemmour « décomplexent » la parole raciste et homophobe de la bourgeoisie de droite traditionnelle, Dieudonné, lui, travaille à amener vers l’antisémitisme et le fascisme des franges de la population jusqu’ici imperméables aux idées d’extrême droite. Un marché que le rebelle de salon Alain Soral n’aurait jamais pu conquérir sans son ami comique.

Et pendant que les médias font mine de découvrir, horrifiés, les quenelles, on oublie que c’est bien le Parti Socialiste au pouvoir qui rase des camps Roms, qui rafle et expulse des dizaines de milliers de « sans papiers », qui envoie sa police tirer sur des manifestant-e-s, qui soutient la politique israélienne, qui saccage l’environnement.

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