Les femmes assassinées sont notre révolte

Communiqué du front de lutte antipatriarcal de la CGA -Coordination des Groupes Anarchistes- suite à l’assassinat de Ozgecan en Turquie, de Sandrine et de Nadine à St Denis
Attention le rassemblement du samedi 21 février a été décalé à 15h place de la Bastille.

Ces derniers jours Özgecan Aslan a été retrouvée assassinée. Violée, brûlée et tué à Mersin par trois fascistes nationalistes, parce qu’elle était femme, parce qu’elle faisait partie de la minorité Halevi, parce qu’elle était d’origine kurde.

Ces derniers jours Shayma al Sabbagh a été assassinée d’une balle dans la tête par la police égyptienne. Militante féministe de tous les combats elle était venue rendre hommage à ses camarades tués par le pouvoir. l’etat l’a assassiné

Ces derniers jours Sandrine et sa mère Nadine, ont été assassinées à St Denis par son mari, devant ses trois enfants. Elle combattait la violence de l’homme depuis des années. Le journal local parle de « drame familiale », et c’est une manière de les tuer un peu plus... La colère des femmes gronde à St Denis et ailleurs.
Ces derniers jours des femmes ont été violées dans les transports sans que personne ne réagisse, donnant tout le pouvoir aux violeurs.
Chaque jour toutes les 6 minutes une femme est violée en France, chaque deux jours une femme est assassinée dans le silence par son mari ou son ex.

Pour que les femmes se soulèvent !

Aujourd’hui , alors que les violences contre les femmes se multiplient, que les actes fascistes et racistes se répandent, nous nous révoltons. Chaque femme assassinée est notre révolte.

La violence contre les femmes c’est la violence physique et psychologique (du harcèlement jusqu’au viol et au féminicide), c’est la violence sociale et économique (exploitation au travail et à la maison, emprisonnement dans le rôle de mère et d’épouse, lesbophobie, transphobie, contrôle de nos déplacements et de nos vies ), c’est la violence raciste (contre les femmes sans-papières, femmes subissant l’islamophobie et les autres formes de racisme).

En Turquie, les femmes soutenues par les hommes se révoltent, des mobilisations géantes enflamment le pays.
En Inde les femmes soutenues par les hommes se sont révoltées pendant des mois quand une jeune étudiante a été violée puis tuée.

Ce continuum de violences contre les femmes, du harcèlement au viol jusqu’au féminicide, en France comme à l’international, doit nous pousser à approfondir notre révolte. Nous devons être toujours plus massives si nous voulons combattre les relais du patriarcat : l’État, les hommes violents et les fascistes.

L’État, le patriarcat, les hommes violents et les fascistes, les pires ennemis des femmes.

Le patriarcat a tué Ozgecan, le racisme et le fascisme ont tué Ozgecan. L’État a voulu réduire au silence des femmes qui se sont soulevées, l’État les a arrêté alors qu’elles manifestaient .
L’État sert les hommes et leur donne tout pouvoir. Si les femmes ont pu lui arracher des droits, il n’en reste que l’État protège toujours nos meurtriers et les hommes violents. L’État perpétue les inégalités. L’État réduit les libertés et écrase celles et ceux considéré.e.s comme dissident.e.s ou qu’il désigne comme bouc émissaire.
L’État est l’ennemi des femmes parce qu’il diffuse le nationalisme. Et le nationalisme c’est la guerre contre toutes, le nationalisme trace les frontières avec le sang des femmes. Le nationalisme favorise le fascisme ambiant, fascisme qui n’hésite pas à faire d’un de ses combats principaux la lutte contre les droits des femmes : contre le droit à disposer de son corps, contre les LGBTI, contre les femmes racisées...

Il n’y aura pas de paix avec les hommes violents, les fascistes et les États qui les protègent. La première nécessité, pour nous les femmes, c’est de ne plus subir les violences, qui nous enferment, nous mutilent, nous jettent dans le silence. Les femmes ne seront jamais libres lorsque la violence pèse.

Nous, anarchaféministes, appelons toutes les femmes à venir dans la rue, à se souvenir de toutes celles qui nous ont été prises, à dénoncer l’assassinat des femmes en tant qu’assassinat politique
Nous appelons à soutenir le combat de toutes les femmes contre les violences, et notamment le combat des femmes anarchistes (anarchist kadinlar).

Ni à la cuisine, ni au travail, la place des femmes est dans la rue !

Nous lutterons jusqu’à que plus aucune femme ne soit assassinée.

Note

Rassemblement samedi 21 février à 15h place de la Bastille.

Pour nous contacter : region-parisienne@c-g-a.org

suivre nos infos : facebook- region parisienne
CGA - Coordination des Groupes Anarchistes - Région parisienne

Suivre les infos des femmes anarchistes qui viennent en Turquie : FB anarsistkadinlari

Localisation : Saint-Denis

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