Le capitalisme vert

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Vidéo du sabotage du colloque « Quelles solutions pour la COP21 », le 6 octobre 2015

Au début de cette année, Sciences-Po, l’école qui forme une partie des élites politiques et économiques françaises, a organisé Make it work : il s’agissait, en grande pompe et « grandeur nature » de jouer par avance les négociations prévues pour la Conférence internationale sur le climat (COP 21), elle-même prévue en décembre 2015. Depuis des semaines déjà, le gouvernement annonçait la mobilisation générale de « la France » et « de tous les Français » pour la COP21, et ce sont ici 200 étudiants qui ont répondu à l’appel en se prêtant à cette simulation.

Laurence Tubiana, ambassadrice-climat de la France, loue la participation des
étudiants : « Si vous parvenez à un accord, je pourrai l’amener et m’en servir comme exemple lors de la “vraie” conférence-climat en décembre prochain ».

C’est à ce jeu qu’ils ont voulu jouer de nouveau le 6 octobre dernier.

A Sciences-Po toujours, une conférence/table-ronde a réuni étudiants et entreprises partenaires — à savoir AXA, EDF, La Poste, Renault, Rexel — dont on connaît l’héroïque engagement en faveur de leurs travailleurs, des populations indigènes en Amérique latine ou des forêts du monde entier. Ce beau monde auto-satisfait a voulu nous parler des « Villes durables » et du « Prix carbone », points phares de la COP 21.

Nous avons depuis longtemps cessé de jouer le(ur) jeu.

C’est pourquoi nous avons décidé de perturber ces palabres vertigineusement rhétoriques. Nous ne cherchions pas le débat « démocratique » mais l’affirmation d’une puissance hétérogène au capitalisme vert qu’ils nous concoctent. Il fallait crier d’autant plus fort qu’ils nous le concoctent avec l’humanisme le plus bienveillant et la mièvrerie la plus désarmante.

Nous avons voulu mettre un peu de « sérieux » dans tout ça. Parce qu’agir politiquement, c’est assumer le fait qu’il y a des positions absolument irréconciliables, qui de toute façon finiront par se confronter. Par exemple le conflit entre celles et ceux qui s’organisent collectivement pour une écologie radicale, et ceux qui mettent en œuvre une écologie financière, une écologie du contrôle et de la discipline morale, une écologie au service de la re-légitimation des pouvoirs, au service d’un renouvellement, réel ou imaginé, du système économique et politique qui nous prive de nos vies.

Dès maintenant et pour toute la durée de la COP, nous appelons chacun et chacune à refuser de jouer leur jeu, à refuser « le débat ».

Résistances et sabotages contre le développement durable de la catastrophe !

Mots-clefs : capitalisme vert | COP21
Localisation : Paris 7e

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